LES LIVRES D’ARCHITECTURE
Notice détaillée
Auteur(s) |
Blum, Hans |
Titre |
Les cincq Coulomnes/De l’Architecture... |
Adresse |
Anvers, H. Liefrinck, 1551 |
Localisation |
Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Réserve
précieuse, cote II 38.910 C RP |
Mots matière |
Ordres |
English
Dès 1551, soit un an exactement après la parution à Zurich des premières éditions en latin et en allemand du traité de Hans Blum, le libraire anversois Hans Liefrinck (c1515-1573) publie une traduction française intitulée Les cincq coulomnes de l’architecture. Il publiera plus tard, en 1572 et toujours à Anvers, une traduction néerlandaise (Van de vijf colomnen van architecture). Son intérêt pour l’architecture est aussi attesté par la publication des cinq planches représentant les arcs de la Joyeuse Entrée de Philippe d’Espagne à Gand en 1549, conçus par Frans Van de Velde à partir des modèles de Serlio, Arcus triumphales quinque A.S.P.Q. Gand. Philippo Austr. Caroli V..., dont un exemplaire est conservé à la bibliothèque universitaire de Gand.
La version française est très proche des originaux zurichois. Seule change la page de titre, où le texte est inséré dans un cartouche de grotesques et de cuirs dans l’esprit de ceux utilisés par Pieter Coecke pour ses traductions de Serlio. La dédicace à Andreas Schmidt disparaît en tant que telle, mais son contenu est fidèlement repris dans un « Salut » au lecteur. La mise en page respecte celle des versions d’origine, avec les mêmes planches et la même disposition. Mais la mention du « certain géant nommé Tuscan » prouve que le traducteur suit le texte de la version allemande.
Cette traduction eut un impact non négligeable sur les architectes français. Si l’on peut en juger d’après la réédition de 1650, la traduction publiée à Lyon en 1562 par Jean Lemaistre devait reprendre verbatim le texte de Liefrinck, à ceci près que le Français ne conservait que cinq des sept ordres proposés par Blum. Jean Bullant, qui en 1564 et 1568 propose sa Reigle « au prouffit de tous ouvriers besongnans au compas & à l’esquierre » – texte inspiré de celui de Blum –, et qui surtout reprend le système graphique de présentation des proportions, a évidemment eu connaissance des Cincq coulomnes de l’architecture. Hugues Sambin a lui aussi pratiqué le traité de Blum. Mais le plus fidèle « copieur » français est sans conteste Julien Mauclerc, qui, dans la première édition de son Premier livre d’architecture (1599), pille sans vergogne le texte de 1551 ; il s’inspire aussi des planches, mais dans une version modernisée et considérablement embellie par le burin de Jacques Boyvin. En revanche, l’impact sur la pratique française est plus difficile à appréhender, dans la mesure où les modèles de Blum repris par Liefrinck se distinguent très peu de ceux de Serlio.
Yves Pauwels (Cesr, Tours) – 2009
Bibliographie critique
Y. Pauwels, « Les éditions françaises du traité de Hans Blum aux Pays-Bas (XVIe et XVIIe siècles) », In Monte Artium (Journal of the Royal Library of Belgium), 1, 2008, p. 123-134.
Y. Pauwels, « Hans Blum et les Français, 1550-1650 », Scholion. Mitteilungsblatt der Stiftung Bibliothek Werner Oechslin, 6, 2010, p. 77-88.
Notice
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