LES LIVRES D’ARCHITECTURE

Notice détaillée

Auteur(s) De l’Orme, Philibert
Titre Architecture…
Adresse Paris, R. II Chaudière, 1626
Localisation Paris, Ensba, Les 1652
Mots matière Architecture, Cheminées, Ordres, Portes, Stéréotomie
Transcription du texte

English

     La première édition réunissant sous le titre Architecture le Premier tome de 1567 et les Nouvelles inventions de 1561 paraît en 1626 chez Regnault II Chaudière, gendre et associé de Pierre Cavellat, fils de Guillaume Cavellat, lequel avait réédité avec Jérôme de Marnef les deux traités du Lyonnais en 1576. Les deux livres sur la charpenterie concluent le traité en devenant les livres X et XI.
La réunion des deux ouvrages était naturelle, et il est sûr que De l’Orme l’envisageait de son vivant : la conception même du Premier tome, qui conduit des fondations à la toiture, plaçait naturellement en dernière place les deux livres consacrés aux charpentes. Toutefois, de nombreuses pièces des volumes originaux faisaient double emploi. Chaudière utilise ainsi le cadre de la page de titre des Nouvelles inventions de 1576 en fin de volume, au folio 318v°, pour encadrer le poème « ad Zoilum » d’Antoine Mizeault, alias « Meteorizomenos »  (littéralement « mis haut »). Il fallait aussi faire des choix parmi les pièces liminaires : l’éditeur choisit la dédicace à Charles IX des Nouvelles inventions de 1561, désormais adressée « au roi », sans qu’aucun nom ne soit précisé, et réduite et adaptée de façon à éliminer toute référence trop précise. De même,  l’« avis au lecteur » de 1561 est repris avec quelques coupures. On retrouve les bandeaux de l’édition originale, mais avec la marque de l’éditeur et la devise « Omnia cum tempore » qui remplace au centre le blason de Philibert et la devise « Ne quid nimis ». Enfin, l’ouvrage se termine par deux conclusions : celle des Nouvelles inventions, puis celle du Premier tome, avec les représentations du bon et du mauvais architecte.
Les textes eux-mêmes sont diversement traités. Celui du Premier tome n’est que peu modifié, mais les deux livres des Nouvelles inventions subissent plusieurs coupures importantes. Entre autres, le chapitre 3 du livre I (devenu livre X) est purement supprimé, sans que Chaudière prenne la peine de renuméroter les chapitres : le lecteur passe directement du chapitre 2 au chapitre 4 (ff. 281 et 281v°) ; le foliotage est par ailleurs fautif.
En revanche, et c’est en cela que cette réédition est très intéressante, l’éditeur a ajouté quarante planches absentes des premières éditions, provenant en partie du matériel préparé par De l’Orme pour le Second tome qui n’a jamais vu le jour. Toutes ne sont pas pour autant de la main de l’architecte. Vingt-trois sont empruntées aux éditions du Vitruve de Fra Giocondo (1511) et de Jean Martin (1547), aux livres III et IV de Serlio, à l’édition de 1568 de la Reigle de Bullant et à d’autres sources non identifiées. Ces planches proviennent selon toute vraisemblance du fond possédé par Marnef et Cavellat, qui avaient publié le traité de Bullant et la seconde édition du Vitruve de Martin et Goujon en 1572 (cette édition, comme celle de 1547, réutilise de nombreux bois de Fra Giocondo et Cesariano). Les autres planches peuvent être assurément attribuées à Philibert, en particulier un cahier placé entre les livres VIII et IX, après le folio 258 : la seconde de ces planches porte la mention « Ces figures icy se mettent après le huictième livre ». On y voit, outre des représentations d’antiques (arc et amphithéâtre de Vérone), des projets de l’architecte : fabriques rustiques, bains, chevet de la chapelle d’Anet, projet d’hôtel-Dieu. Le cahier présente en outre des caryatides et des atlantes reprises au Vitruve de Martin.

Yves Pauwels (Cesr, Tours) – 2008

Bibliographie critique

J.-M. Pérouse de Montclos, « Les éditions des traités de Philibert De L’Orme au XVIIe siècle », J. Guillaume (éd.), Les traités d’architecture à la Renaissance, Paris, Picard, 1988, p. 355-365.

J.-M. Pérouse de Montclos, Introduction à Philibert De l’Orme, Traités d’architecture, Paris, Laget, 1988, p. 15-17, 45-46.

 

 

Notice

Architecture de Philibert de L’Orme, conseiller et et aumosnier ordinaire du Roy, et abbé de sainct Serge lez Angers : Oeuvre entière, contenant onze livres augmentée de deux, et autres figures non veues, tant pour desseins qu’ornemens de maisons, avec une belle invention pour bien bastir et à petits fraiz. Tres-utile pour tous architectes, et maistres jurez audit art, usans de la regle et compas. Dediee au Roy.
A Paris : chez Regnault Chaudiere, 1626.
348 feuillets : 1 bandeau, lettrines de différents modules, nombreuses figures gravées sur bois dans le texte, deux planches repliées au VIIIe livre ; in-fol. Le frontispice porte : Oeuvres de Philibert de L’Orme, et à nouveau l’adresse. - Portrait gravé sur bois de l’auteur placé entre l’adresse au lecteur et la préface.
Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, Les 1652.
*Notes :
- Reliure de veau, restaurée, du XVIIIe siècle (39 x 25 cm), portant au centre des plats une plaque armoriée ovale au nom de Georges Joly de Blaisy « second president au parlement de Bourgogne ». La page de garde porte une notice manuscrite de six lignes sur Philibert De l’Orme (XVIIIe siècle), peut-être de sa main.
- Donation de la veuve de l’architecte Joseph Le Soufaché à l’École des Beaux-Arts, 1890.