LES LIVRES D’ARCHITECTURE

Notice détaillée

Auteur(s) Androuet du Cerceau, Jacques
Titre De architectvra... opus...
Adresse Paris, B. Prévost, 1559
Localisation Besançon, Bibliothèque municipale, 11612
Mots matière Châteaux, Jardins
Transcription du texte

English

     En 1559 Jacques Androuet du Cerceau publie le Livre d’architecture en français et en latin (De architectura... opus). À vrai dire, les deux versions, française et latine, ne diffèrent que par le texte de présentation imprimé, puisque les cuivres gravés sont les mêmes, avec des légendes en latin – ce qui pourrait laisser penser que l’ouvrage a d’abord été conçu en cette langue. Les deux ouvrages, imprimés la même année par Benoît Prévost, sont très proches : les caractères sont identiques, de même que certaines lettrines. L’adresse est un peu plus développée dans l’édition latine : « Imprimé à Paris par Benoist Prevost, rue Frementel. 1559 » devient « E typographia Benedicti Prævotii, ad clausum Brunellum, via Frementella, sub stella aurea, 1559 ».
On sait qu’Androuet du Cerceau a volontiers recours au latin. Dès 1549, le recueil d’arcs (Quinque et viginti exempla arcuum) était présenté en cette langue. Mais si l’on peut comprendre que les ouvrages consacrés aux antiques, qui s’adressent à des lecteurs humanistes, soient ainsi rédigés, c’est plus surprenant pour le Livre d’architecture, dont ni le propos pratique et concret ni la clientèle naturelle n’imposent l’emploi de la langue ancienne. Du reste, la traduction pose quelques  problèmes : du  Cerceau  est obligé de  préciser, par  exemple,  que « toise » est traduit par le mot grec « orgyia » – qui ne peut être évidemment l’équivalent exact, sauf s’il est complété par « gallica ». De même, l’emploi systématique des chiffres romains ne facilite la lecture des « toisages » compliqués et précis : l’avant-dernier projet est ainsi estimé à « VIIIMDCCCX org. », moins lisible que « 8810. t. ».
En réalité, plutôt que d’une volonté de prestige – l’auteur se poserait en architecte humaniste – la publication latine relève d’une stratégie commerciale. Elle permet à l’ouvrage d’être facilement diffusé en dehors de l’aire francophone et de trouver une clientèle sinon en Italie, où les modèles, avec leurs toits pentus et leurs lucarnes, seraient jugés trop nordiques, du moins dans les pays de l’Europe septentrionale et de l’Empire, où les typologies architecturales sont proches des normes françaises.

Yves Pauwels (Cesr, Tours) – 2009

Bibliographie critique

J. Androuet du Cerceau, Les trois livres d’architecture : Paris, 1559, 1561, 1582 (édition fac-similé), Ridgewood N. J., Gregg Press Inc., 1965.

J. Androuet du Cerceau, Les plus excellents bastiments de France..., présentation et commentaires par D. Thomson, Paris, Sand & Conti, 1988 (chronologie documentaire et bibliographie générale p. 310-316).

F. Boudon, « Les livres d’architecture de Jacques Androuet du Cerceau », J. Guillaume (éd.), Les traités d’architecture de la Renaissance, Paris, Picard, 1988, p. 367-396.

H. von Geymüller, Les Du Cerceau. Leur vie et leur œuvre d’après les nouvelles recherches, Paris/Londres, Rouam/Wood & Co, 1887.

D. Thomson, Renaissance Architecture. Critics Patrons Luxury, Manchester/New York, Manchester UP, 1993.

D. Thomson, « Les trois Livres d’architecture de Jacques Ier Androuet Du Cerceau, à Paris en 1559, 1561 et 1582 », S. Deswarte-Rosa (éd.), Sebastiano Serlio à Lyon, Architecture et imprimerie, Lyon, Mémoire Active, 2004, p. 449-450.

 

 

Notice

De Architectvra, Iacobi Androvetii du Cerceau, Opus. Quo descriptæ sunt ædificiorum quinquaginta planè dissimilium ichnographiæ… Lvtetiæ Parisiorvm [Colophon] E typographia Benedicti Præuotij, ad clausum Brunellum, via Frementella, sub stella aurea. 1559.
68 pl. gravées.- In-fol.
Brunet I, 279; Geymüller p. 310-332; Destailleur p. 37 ; Fowler 21.
Besançon, Bibliothèque municipale, 11612.
*Note :
- Veau gaufré.