GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Nîmes (Gard, 30)
Sujet(s) Sanctuaire de la Fontaine
 
Auteur(s) Platter, Thomas II
  Médecin bâlois, frère cadet de Félix (1574-1628)
Support Manuscrit
Date 1596
Inscription
Références Platter A λ V, f. 62 = Keiser 1968, p. 103
Bibliographie

Keiser 1968 ; Le Roy Ladurie 1995 ; Fiches/Veyrac 1996, p. 241-268 ; Gros 1996, p. 370-371, 440-441 ; Le Roy Ladurie 2000 ; Lemerle 2005, p. 87 ; Lemerle 2013-2

Remarques

Les passages en italique sont des ajouts de Platter postérieurs à la rédaction d’ensemble mise au point en 1604-1605. Le bâtiment identifié comme un temple est en réalité la salle cultuelle du sanctuaire de la Fontaine

Transcription 

« Als wier hinab kamen, besahen wier den überauß alten, heidnischen tempel, welcher der göttin Dianae zugeeignet wahre, templum Dianae, andere les[en] Hadriani, genant; ist ettwas zerstört, aber doch zu anfang von solchen schönen, großen, weissen quadersteinen erbauwen worden, daß man nitt vermeint, daß solcher bauw in disem schönem thun hette können also lang verbleiben, dorab sich höchlich zeverwunderen ist, unndt ist noch vor wenig jahren gantz gewesen, ehe man ihn zerstört hatte. Diser tempel Dianae, bey der statt brunnen gelegen, ist vierecket unndt so kunstlich erbauwen, daß nichts doran zutadlen. In den seülen sindt runde fenster unndt örter, da die Römer ihre götter hingestellet hatten. Es sindt auch viel adler do gesehen worden, daß Römisch Reich bedeütende, yetzt sihet man noch ettliche da, aber ohne köpf, welches die Wisigothi gethan sollen haben, damit deß Römischen Reichs gedechtnuß außgetilget wurde, unndt man sehe, daß der römische leib enthauptet seye worden. Der altar ist auch noch in der kirchen, darauf man der Dianae geopferet hatt. »
= « Nous sommes redescendus et, au passage, nous avons examiné le temple extrêmement ancien et païen qui était consacré à la déesse Diane. On l’appelle donc temple de Diane ou, selon d’autres personnes, sanctuaire d’Hadrien. Cet édifice est quelque peu endommagé, mais les pierres de taille équarries et blanches dont il fut originellement bâti sont d’une telle beauté ! On a du mal à croire qu’une bâtisse à maçonnerie si superbe ait pu durer si longtemps. Tout cela est absolument admirable. Il y a peu d’années, ce temple était encore intact avant qu’il ne soit endommagé. Ce temple de Diane a la forme d’un rectangle ; il est proche des fontaines de la ville. Sa construction est irréprochable. Entre les colonnes, il y a des fenêtres rondes et des emplacements spécialement aménagés où les Romains avaient installé leurs dieux. Dans le temps, on pouvait y voir aussi des aigles nombreux, qui étaient en place, et qui symbolisaient l’empire romain. Il y en a encore quelques-uns qui subsistent à l’heure actuelle, mais décapités. Ce sont les Wisigoths, dit-on, qui les ont mutilés de la sort ; le but de cette opération, c’était d’annuler le souvenir de l’empire romain, puisque aussi bien on se rendait compte que le corps de l’empire de Rome avait été décapité. L’autel se trouve encore dans cette église, sur lequel on avait offert des sacrifices à Diane. » (trad. Le Roy Ladurie 2000, p. 146-147)