GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Nîmes (Gard, 30)
Sujet(s) Tour Magne
 
Auteur(s) Albenas, Jean Poldo d’
 

Conseiller au présidial de Nîmes, traducteur et antiquaire protestant (1512-1563)

Support Imprimé
Date 1559
Inscription
Références Albenas 1559/60, p. 87-88
Bibliographie

DLF XVIe siècle, p. 42 ; Fiches/Veyrac 1996, p. 176-178 ; Gros 1996, p. 48-49 ; Lemerle 2002-2, p. 163-174 ; Lemerle 2005, p. 87-88 ; Lemerle 2013-2

Remarques
Transcription 

« Au haut faix & sommet de ceste montaigne, au pié de laquelle nous auons dit estre ceste cauerne d’eaux, est le fragment, & ruine d’une grande, & antique tour, forteresse, ou chasteau, appellé Tourre-maigne, laquelle est presque demolie fors un grand donion d’icelle, qui encor resiste, & combat à tant d’annees, & d’assautz de guerres, qu’elle a souffert la demolition de laquelle nous pouuons, en la deplorant, dire ce mesme, que dit Herodian au liure iii. parlant de Bizantion, ou Constantinople, que tous ceux, qui aduisent les ruines, & restes, ou demourans de la destruction, s’esmerueillent autant de l’art de ceux, qui premierement l’ont bastie, comme de la force de ceux, qui dernierement l’ont desmolie. Car ceste tour estoit edifiee pour une si grande duree de temps, & auec si grande obseruation d’architecture, qu’à peine un homme robuste, & bien affusté, & muny de ferremens, & oustilz necessaires, en pourroit en un iour abbatre un pas [88] en quarre. Par l’assiette de ceste tour, qui est en un des boutz de l’antique ville, & prés la ligne Septentrionale, il est notoire, que c’estoit une des defences, ainsi qu’elle est pourtraicte au plant de la ville nouuelle. Aucuns l’appellent Tour Romaine, disans, & coniecturans, par ce qu’elle fut bastie par les Romains, ce qu’est aisé à croire, estant le bastiment Romain, & elegant. Mais ie croy, que le vulgaire langage du païs l’appelle tresbien, disant Tourre-maigne, c’est à dire tour grande, comme lon dit par semblable phrase Françoise, pour Charles le grand, Charles-Maigne »…