LES LIVRES D’ARCHITECTURE
Le théâtre de l’art de charpentier connut une seconde édition, posthume, en 1650, publiée à nouveau à La Flèche, chez Georges Griveau, imprimeur du roi et du Collège royal des Jésuites. Il est suivi comme en 1627 d’un abrégé des cinq ordres (« Brief traicté des cinq ordres des colomnes »). Seuls le privilège et le sonnet de l’auteur à son livre ne figurent plus. Le texte recomposé pour la circonstance est identique à celui de la première édition avec quelques décalages minimes de mise en page ; l’adresse au lecteur à la fin du traité de charpenterie, qui faisait état d’erreurs (omission de lettres dans les planches, mots mal compris) est aussi repris dans son intégralité. Les planches sont identiques à l’exception des numéros de figures. La publication de 1650 qui atteste le succès du traité est surtout l’occasion pour Georges Griveau de corriger les innombrables erreurs de pagination et certaines incohérences dans la numérotation des figures, qui déparaient la première édition, réalisée en partie en l’absence de l’auteur (« Au lecteur candide », p. 170) et avec un personnel apparemment peu qualifié. Certaines doubles pages qui n’avaient pas été paginées le sont désormais (p. 57-58, 90-81). Dans les planches les chiffres des illustrations ont été uniformisés : les figures sont en principe toutes désignées par des chiffres romains, à quelques exceptions près. Il demeure toutefois quelques erreurs. Malgré de nouvelles coquilles, l’édition de 1650 se recommande plutôt par sa qualité. Elle a été reproduite dans la Bibliothèque de l’architecture française en 2004 (Phénix éditions) avec une préface de François Le Bœuf. Frédérique Lemerle (Cnrs, Cesr, Tours) – 2007 Bibliographie critiqueF. Le Bœuf, « Mathurin Jousse, maître serrurier à La Flèche et théoricien d'architecture (vers 1575-1645) », In situ, 1, 2001. P. Le Bœuf, « La Bibliothèque de Mathurin Jousse : une tentative de reconstitution », In situ, 1, 2001. É. Pasquier & V. Dauphin, Imprimeurs et libraires de l’Anjou, Angers, Société anonyme des éditions de l’Ouest, 1932, p. 311-326. É.-C. Pecquet, « Mathurin Jousse, architecte et ingénieur de la ville de La Flèche au XVIIe siècle », Cahiers Fléchois, 6, 1984, p. 28-41. J.-M. Pérouse de Montclos, L’architecture à la française, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Paris, Picard, 1982, p. 96-99. R.-A. Weigert, Inventaire du Fonds Français. Graveurs du
XVIIe siècle..., Paris, Bibliothèque nationale, 5,
1968, « Jousse (Mathurin) », p. 615-617.
Notice Le theatre de l’art de charpentier, enrichi de diverses figures, avec l’interpretation d’icelles. Fait & dressé par Mathurin Jousse, de La Fleche. – A La Fleche : Chez George Griveau, imprimeur du roy, & du College royal, 1650. Avec privilege de sa Majesté. [Suivi de] Brief traicté des cinq ordres des colomnes. [2] f., 172 pp. (sig. a2 A4 B2 C-S4 V2 X-Z4 [ ]2) : ill. gr. sur bois ; 290 x 190 mm. Bandeaux et lettrines gravés sur bois. Collation du Brief traicté des cinq ordres... : 14 p. (soit 4 cahiers de 2 f. sig. A-C2 D1) : ill. gr. sur bois. Signatures : pas de signature pour le cahier R ; Piii signé Pii ; pas de cahier T. f. aii : Dédicace de Mathurin Jousse « A haut et puissant seigneur messire René de la Varenne, marquis dudit lieu, chevalier de l’ordre du roy, conseiller en ses conseils d’estat & privé, baron de Sainte Suzanne, gouverneur des ville & chasteau de la Fleche, &c. ». p. 170 : « Au lecteur candide. » Deuxième édition (1ère édition : La Flèche, George Griveau, 1627). Fowler 1751 ; Millard ; RIBA 1639. Paris, Bibliothèque de l’Inha, Collections Jacques Doucet, 4 Res 177 (ancienne cote 22 L 7, inventaire 6834) *Notes : - Certaines lettrines gravées sur bois ont été rehaussées de couleur rouge. Erreurs de pagination : p. 136 écrite 126 ; p. 161 écrite 461 ; p. 167 écrite 197 ; p. 172 écrite 167. - Erreurs de numérotation des illustrations : 125 figures [i.e. 105] ; la figure 33 est numérotée 37, et la numérotation continue ainsi, erronée. - Reliure en vélin du XVIIe siècle, encadrement peint avec dessin d’un compas au centre du premier plat et date « 1650 ». Au second plat, dessin d’une équerre traversée d’un plomb. - L’absence de numéro d’inventaire laisse supposer que l’ouvrage est entré à la BAA Doucet avant le 12 mars 1912 (estampille à l’adresse du 19, rue Spontini, Paris). - Deux mentions manuscrites, de même contenu : « a Jean Baptiste Nicolas Richer » (notes sur les deux contreplats). |