LES LIVRES D’ARCHITECTURE
Notice détaillée
Auteur(s) |
Androuet du Cerceau, Jacques |
Titre |
Livre des edifices antiques romains... |
Adresse |
[Paris, D. Duval,] 1584 |
Localisation |
Paris, Ensba, Les 1599 |
Mots matière |
Antiquités |
English
Le dernier ouvrage publié par Jacques Androuet Du Cerceau est le livre qu’il consacre aux édifices de la Rome antique. Il parut à Paris en 1584 chez Denis Duval (Renouard 1964, n° 256). Dédié à Jacques de Savoie, l’époux d’Anne d’Este qui à la mort de sa mère Renée de France en 1575 avait pris l’artiste sous sa protection, l’ouvrage propose une version réduite de la carte de Rome publiée par Du Cerceau en 1578, d’après le célèbre plan de Pirro Ligorio dans sa troisième version de 1561, et surtout il reproduit cent six monuments, présentés groupés ou isolés, copies ou adaptations de Ligorio ou plus exceptionnellement d’autres sources comme Palladio (temple de la Paix). L’ouvrage in-folio est composé de 48 feuilles non numérotés, dont la mise en page varie selon les exemplaires, même s’il y eut deux tirages (Geymüller 1887, p. 307).
Androuet du Cerceau ne s’est pas contenté de copies plus ou moins fidèles de l’antiquaire italien, il a redressé les images et souvent les a adaptées. La plupart des monuments représentés sont traités de façon symétrique, par des réfléchissements mécaniques à partir d’un axe central ou longitudinal (Cornell 1956). L’agrandissement des monuments lui fournit la possibilité de proposer un décor ornemental de son invention. Le traitement de l’image très soigné révèle qu’il s’agit pour l’artiste d’une œuvre importante, sans doute son testament artistique sur les antiquités romaines restituées comme modèles idéaux. S’il s’inspire de Ligorio, il crée avant tout un ouvrage personnel par le choix des édifices qu’il revisite, les représentations de l’Italien étant elles-mêmes souvent fort libres. Les principaux monuments de Rome (Colisée, Panthéon, thermes de Dioclétien, Septizodium...) figurent ainsi à côté d’autres dont le nom seul renvoie à une antiquité rêvée (« Domus et Hortorum Galbaniorum »...), plus poétique que réelle. Il n’a jamais fait le voyage de Rome et n’utilise pas – ou rarement les relevés plus précis de Serlio ou Palladio. Comme Ligorio, qui venait de mourir en 1583, il a transcendé les antiquités pour les ériger en œuvres d’art originales.
Frédérique Lemerle (Cnrs, Cesr, Tours) – 2013
Bibliographie critique
E. Cornell, « Notes sur Du Cerceau », Röhsska Konstslöjd Museet årostryck, 1956, p. 69-86.
P. Furhing, « Catalogue sommaire des estampes », J. Guillaume & P. Furhing (éd.), Jacques Androuet du Cerceau, Paris, Picard, 2010, p. 321.
H. Günther, « Du Cerceau et l’antiquité », J. Guillaume & P. Furhing (éd.), Jacques Androuet du Cerceau, Paris, Picard, 2010, p. 75-90.
H. von Geymüller, Les Du Cerceau. Leur vie et leur œuvre d’après de nouvelles recherches, Paris/Londres, Rouam/Wood & Co, 1887, p. 306-307.
F. Lemerle, « Jacques Androuet du Cerceau et les antiquités », Journal de la Renaissance, 2, 2004, p. 135-144.
F. Lemerle, La Renaissance et les antiquités de la Gaule, Turnhout, Brepols, 2005, p. 74-76.
Y. Pauwels, L’architecture au temps de la Pléiade, Paris, Monfort, 2002, p. 87-89.
P. Renouard, Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle, 1, Paris, Service des travaux historiques de la Ville de Paris, 1964, n° 256-257.
D. Thomson, « Du Cerceau and Hollywood », L. Golden (éd.), Raising the Eyebrow. John Onians and World Art Studies. An album Amicorum in His Honour, Oxford, Archaeopress, 2001, pp. 301-307.
Notice
Livre des édifices antiques romains, contenant les ordonnances et desseings des plus signalez et principaux bastiments qui se trouvaient à Rome du temps qu’elle estoit en sa plus grande fleur... par Jaques Androuet Du Cerceau.
[Paris] : [Denis Duval], 1584.
P. de t. (f.[1], dédicace au duc de Nemours [f.1v°], adresse au lecteur (f.[2]), 98 planches gravées à l’eau-forte sur 48 feuillets à raison de deux ou trois par page : in-folio.
Représente « en plus grande forme » les édifices figurés sur le plan de Rome gravé en 1578 d’après Pirro Ligorio. Les planches n'étant pas numérotées, il n'y a pas d’ordre d’un exemplaire à l’autre.
Selon Renouard, le recueil est imprimé par Denis Duval : le bandeau signé CK sur la page de dédicace appartient à son matériel typographique. Ce serait le premier état de cette édition. Incohérence toutefois pour la planche Collis hortulorum, qui comprend des jardins latéraux arrière qui n’apparaissent pas (plus ?) sur les états supposés postérieurs.
Filigrane au B couronné Briquet 8079 (Troyes, 1580).
Berlin Katalog 1852 ; RIBA 99.
Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, Les 1599.
*Note :
- Reliure de maroquin rouge signée LORTIC à décor losangé d’imitation Renaissance. 39x27 cm.
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