LES LIVRES D’ARCHITECTURE

Notice détaillée

Auteur(s) Guarini, Guarino
Vittone, Bernardo
Titre Architettura civile...
Adresse Turin, G. F. Mairesse, 1737
Localisation Paris, Ensba, 00720 P 0000 in-4
Mots matière Architecture, mathématiques, ordres
Transcription du texte

English

     Prêtre de l’ordre des Théatins, mathématicien, écrivain et architecte, Guarino Guarini est l’un des plus brillants représentants du baroque italien : ses réalisations les plus connues, le palais Carignan, l’église San Lorenzo et la chapelle du Saint-Suaire à Turin comptent parmi les réalisations les plus virtuoses et les plus étranges, de l’architecture du XVIIe siècle. Outre plusieurs écrits mathématiques, il publia de son vivant un traité intitulé Il modo di misurare le fabbriche (1674) et un ouvrage d’architecture militaire, le Trattato di fortificatione che hora si usa in Fiandra, Francia, & Italia (1676). Après sa mort, les Théatins publièrent les Disegni d’architettura civile et ecclesiastica, recueil gravé de ses projets (1686). Le traité complet, son œuvre majeure, l’Architettura civile, parut en 1737 grâce aux bons soins du successeur spirituel de Guarini, l’architecte Bernardo Vittone. Ce vaste traité reprend en les complétant les planches de 1686 et les fait précéder par une partie théorique très développée qui présente non seulement les fondements mathématiques de l’architecture, mais aussi un ensemble de modèles d’ordres inédits aussi peu vitruviens que possible. Cette liberté et cette inventivité font de Guarini l’héritier de Michel-Ange et de Borromini.
La réputation de Guarini gagna toute l’Europe et on doit à l’Italien des projets extraordinaires pour les églises des Théatins à Lisbonne (Sainte-Marie-de-la-Divine Providence), Prague (Sainte-Marie d’Altötting) ou Nice (Saint-Gaétan). À Paris, Sainte-Anne-la-Royale (quai Voltaire) fut commencée par les Théatins avec l’appui de Mazarin en 1648 ; mais après de nombreuses hésitations, le chantier fut confié à Guarini en 1662, qui fit alors un voyage en France. L’église ne fut jamais achevée, mais l’Architettura civile enconserve le projet, ainsi que quelques dessins. À ce titre, Guarini intéresse l’histoire de l’architecture française, au même titre que le Cavalier Bernin et ses projets pour le Louvre. Par les réactions qu’il a suscitées, le projet de Sainte-Anne, beaucoup plus radicalement « baroque » que celui du palais, a sans doute contribué à la formation du « grand goût » français, auquel son faste excessif et l’originalité de ses solutions, condensé des « extravagances » dénoncées avec force par Roland Fréart de Chambray dans le Parallèle en 1650, ne pouvait convenir, comme, du reste, la conception théatine de la liturgie, qui provoquait l’ironie de La Bruyère : « Quoi ! Parce qu’on ne danse pas encore aux Théatins, me forcera-t-on d’appeler tout ce spectacle office divin ? » (Caractères, 14).

Yves Pauwels (Cesr, Tours) – 2014

Bibliographie critique

D. De Bernardi Ferrero, I Disegni d’architecttura civile et ecclesiastica di Guarino Guarini e l’arte del maestro, Turin, Albra, 1966.

H. A. Meek, Guarino Guarini, Milan, Electa, 1991 (1ère éd., Guarino Guarini and his Architecture, New Haven, Yale University, 1988).

P. Portoghesi, Guarino Guarini 1624-1683, Milan, Electa, 1956.

B. Quillet, « Heurs et malheurs de la théâtralité théatine (XVIIe-XVIIIe siècles) », M. Plaisance (éd.), Culture et idéologie après le Concile de Trente : permanences et changements, Abbeville, Paillart, p. 183-197.

V Viale (éd.), Guarino Guarini e l’internazionalità del Barocco, Turin, Accademia della Scienze, 1970.

 

 

 

Notice

Architettura civile, del padre d. Guarino Guarini, cherico regolare, opera postuma dedicata a Sua sacra reale Maestà. - In Torino : appresso Gianfrancesco Mairesse, 1737.
[10]-308 pages - [45]-27-[7] planches gravées sur cuivre : frontipisce gravé sur cuivre, lettrines gravées sur bois.
Dédicace au roi, avis au lecteur, imprimatur, table des matières.
Les planches numérotées 7 et 8 sont signées Giovanni Abbiati, la planche numérotée 23 est signée « Ioan. Fayneau sculp. » [Johannes Fayneau]. Les 45 premières planches sont les illustrations des cinq trattati, les 27 suivantes sont des vues de monuments numérotées 1-27, ainsi que la dernière séquence de 7 planches non numérotées.
Cicognara 526 ; Fowler 321 ; RIBA 1391.
Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, 00720 P 0000 in-4.
*Notes :
- N°161 de la donation de livres et d’estampes faite par la veuve de l'architecte Charles Destouches (1817-1858) à l’École des beaux-arts en 1858, composée en partie de la bibliothèque de son père Louis-Nicolas Destouches (1789-1850), Prix de Rome d’architecture.
- Frontispice monté à l’intérieur du volume, en tête des planches.

- Reliure de veau du XVIIIe siècle sans décor sur les plats, 40 x 25,5 cm.