LES LIVRES D’ARCHITECTURE
Auteur(s) |
Caramuel y Lobkowitz, Juan |
Titre |
Arquitectura civil recta y oblicua... |
Adresse |
Vigevano, C. Corrado, 1678[-1679] |
Localisation |
Los Angeles, The Getty Research Institut, NA2515 .C37 1678er |
Mots matière |
Architecture |
English
L’Arquitectura civil recta y oblicua (ou Architecture civile droite et oblique,abrégé ACRO) possède un titre exceptionnellement long, même au regard des critères du XVIIe siècle. Son auteur, qui était au moment de la rédaction évêque de Vigevano, en Lombardie, y annonce la tâche qu’il se propose d’accomplir de manière assez auto-promotionnelle : « Architecture civile droite et oblique, conçue et illustrée dans le Temple de Jérusalem, que le roi Salomon fit bâtir sur le mont Moriah, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, détruisit, que Zorobabel, petit-fils des rois hébreux, rebâtit, que le roi Hérode restaura et que les soldats de Titus, fils de l’empereur Vespasien, réduit finalement en cendres. Elle fut élevée à l’absolue perfection au temple et au palais de Saint-Laurent à l’Escorial, que Philippe II conçut avec l’aide de son génie divin, dessina de sa royale main et, engageant les meilleurs architectes de l’Europe, construisit à grands frais ». De fait, le traité d’architecture de Caramuel fut le projet de sa vie, commencé en 1624 alors qu’il était un novice cistercien en Castille, et publié en Italie plus d’un demi-siècle plus tard. La date de 1678 mentionnée sur la page de titre n’est sans doute pas exacte, car le millésime 1679 apparaît dans le texte (ACRO II, 48) et sur le portrait gravé de l’auteur, signé par Giovanni Francesco Bugatti (ACRO I, 3).
Rendre compte des intentions qui incitèrent Caramuel à écrire un traité d’architecture est loin d’être simple. On oublie souvent que la plus ancienne mention du projet de ce traité remonte à 1652, comme le révèle le Omnium operum Caramuelis catalogus, annexe de la première édition de la Theologia moralis fundamentalis. Avant même de poser le pied à Rome, Caramuel avait envisagé un ouvrage sur l’architecture civile, divisée de façon significative en « architecture droite » et « architecture oblique », qu’il concevait comme un complément à un traité de fortification. Ce choix lui avait été probablement imposé par sa propre expérience militaire : nous savons qu’il avait aidé au renforcement des défenses de Louvain en 1636, de Frankenthal en 1645-46 et de Prague en 1648, lors des sièges de ces villes. Néanmoins, ses efforts théoriques ne s’arrêtaient pas à la nécessité de compléter l’architecture civile par son contrepoint militaire. Dans une perspective clairement encyclopédique, Caramuel concevait sa mathesis architectonica comme la troisième partie d’un cursus mathematicus plus vaste, en quatre parties, débutant par une mathesis vetus, continuant par une mathesis nova et se concluant, après l’architecture, par une mathesis astronomica. Bien que la mathesis architectonica ait été plus tard publiée avec un titre différent, sans la partie militaire qui était prévue, et qu’en outre les développements sur l’astronomie n’aient jamais paru, il n’y a aucun doute que l’Architectura civilis faisait partie à l’origine d’un cursus mathematicus plus vaste et n’était pas l’ouvrage indépendant finalement publié en espagnol (1678-79) et en latin (1681).
Lors de son séjour à Prague (1647-55), où il bénéficia de la protection de l’Empereur Ferdinand III, en tant que l’un de ses conseillers de confiance, Caramuel prit conscience du succès tout particulier de l’édition italo-latine de Serlio (en l’occurrence le Settimo libro publié par Jacopo Strada à Francfort en 1575) dans l’Europe du Nord, où peu de gens lisaient l’italien, mais où beaucoup comprenaient le latin (ACRO I, 32). Ceci peut expliquer pourquoi, au début des années 1650, il pensa utiliser le latin pour un texte destiné à une audience principalement située en Europe centrale, et pourquoi il n’abandonna jamais l’espoir de transmettre ses idées sur l’architecture par le biais d’un texte latin érudit destiné au lectorat cultivé de l’Europe septentrionale. De fait, la Caramuelis architectura (ou Mathesis architectonica Templum Salomonis rectam et obliquam architecturam exhibens) fut en fin de compte publiée à Vigevano en 1681 par Camillo Corrado, un an avant la mort de Caramuel. Mais la date tardive de cette édition latine, et la modestie de son tirage et de sa diffusion n’ajoutèrent pas grand-chose à la réputation de Caramuel en tant que théoricien de l’architecture au nord des Alpes.
Ce n’est qu’en 1670, ou peu après, que Caramuel décida de publier son traité d’architecture en espagnol, sans attendre la publication latine prévue depuis longtemps. Ses contacts avec l’élite espagnole qui résidait en Italie, où il vivait depuis 1655, et son souhait de gagner la faveur de la cour de Madrid sont les motivations probables qui expliquent la hâte paradoxale avec laquelle il fit imprimer un livre qui attendait en coulisse depuis des décennies. Dédié au prince Juan José, demi-frère illégitime de Charles II d’Espagne, l’Arquitectura en castillan vit le jour en 1678-1679, avec pour objectif avoué la mise en valeur des normes d’une architecture « espagnole ». Le traité de Caramuel fut écrit dans l’optique de toucher la totalité de la Monarquía Hispánica, c’est-à-dire l’ensemble des royaumes et territoires dominés par les Habsbourg d’Espagne en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique. Caramuel soutenait que dans les terres européennes appartenant à la branche espagnole de la maison d’Autriche, qu’il avait eu l’occasion de connaître de première main lors du voyage qui l’avait conduit de sa Castille natale dans les Flandres en 1632, on pouvait voir la plupart des bâtiments construits sur des emplacements scandaleusement inappropriés (ACRO II, 202). Il serait facile de démontrer que de son point de vue, un tel gaspillage de ressources précieuses était la conséquence directe d’un manque de connaissances scientifiques. En réalité, Caramuel était bien conscient qu’en Espagne, la plupart des architectes n’étaient pas capables de lire avec profit l’italien ou le latin. De plus, la pratique de l’architecture restait entre les mains des maîtres-maçons (maestros de obras) dépourvus des outils intellectuels qui, dans son esprit, incluaient nécessairement les derniers progrès des mathématiques.
Le choix de la langue vernaculaire pour l’Arquitectura se révéla payant, car le livre fut effectivement lu en Espagne et en Amérique latine dans les dernières années du XVIIe siècle et pendant presque tout le XVIIIe siècle. Ce ne fut pas le cas des traités espagnols contemporains tels que le Breve tratado de todo género de bóvedas de Juan de Torija (1661) ou l’Arte y uso de arquitectura de Fray Lorenzo de San Nicolás (1639 et 1665) : ces ouvrages reflètent l’importance accordée à la compétence technique typique de la puissante et conservatrice corporation des bâtisseurs de Madrid, et, à la différence de Caramuel, n’ont jamais été diffusés dans l’Italie « espagnole » (Naples, Sicile et Lombardie). Le théoricien de l’ordre de Cîteaux, au contraire, était persuadé que, puisqu’en Espagne la transmission et l’évaluation du savoir-faire constructif relevaient principalement de la responsabilité des différentes corporations concernées, les Espagnols avaient tout à gagner d’un traité dont le but était de définir des normes conformes au modèle intellectuel albertien de l’architectus duquel on était en droit d’attendre un minimum d’érudition. Cela peut expliquer en partie que dans le traité qui pourtant lui réserve une place importante, la stéréotomie ne soit illustrée que par une seule planche (ACRO III, 251) présentant les opérations élémentaires de la taille des pierres de façon schématique et simplifiée, comme une sorte de sténographie stéréotomique. Caramuel savait bien que les « traits » géométriques extrêmement élaborés utilisés par les appareilleurs étaient décrits dans des manuscrits illustrés, qu’il avait appris à connaître en Espagne dans les années 1620, et dont les nombreuses copies circulaient abondamment, pour la plupart dérivées des manuscrits d’Alonso de Vandelvira fondés sur des méthodes de triangulation, de Cristóbal de Rojas et de Ginés Martínez de Aranda basés sur des plans dépliants.
L’Arquitectura devait être le plus développé et le plus ambitieux des traités d’architecture publiés dans l’Espagne des temps modernes. Sa structure interne reflète la recomposition du modèle vitruvien de l’architecte à une époque où la « nouvelle » science post-galiléenne défendue par les novatores était directement perçue comme une menace proférée contre la vision du monde scholastique soutenue par l’establishment universitaire de la Contre-Réforme. L’architecte idéal selon Caramuel a dû faire ses preuves aussi bien en mathématiques qu’en rhétorique, histoire et théologie. Suivant ce point de vue, les trois volumes in-folio de l’Arquitectura accordent une place à une histoire de l’architecture conforme au modèle récurrent du paragone, en mettant en concurrence les réalisations des Anciens avec celles des Modernes (prœmium ; traité 9) ; ils font aussi une place aux compétences littéraires les plus utiles aux architectes (traité 2), à la géométrie, à l’arithmétique, aux logarithmes et aux autres sciences auxiliaires nécessaires à l’art de bâtir (traités 3, 4, 5 et 8). Le traité 10, inachevé, n’est qu’une ébauche, qui prépare explicitement le lecteur au quatrième volume qui aurait dû s’intituler Architectura Natural. Ce que devait contenir ce volume resté inédit n’est pas clair, mais les rares fragments manuscrits qui en subsistent semblent indiquer qu’il s’agissait d’une philosophie de la Nature (philosophia naturalis), dans laquelle on peut conjecturer que le symbolisme théologique de Caramuel, enraciné dans ses lectures de traités d’optique moralisants de la fin du Moyen-Âge, aurait aussi trouvé sa place.
L’attention des critiques s’est traditionnellement focalisée sur l’ « architecture oblique », comme sur l’aspect le plus spectaculaire et le plus novateur de l’Arquitectura. À la vérité, Caramuel a contribué à la diffusion des transformations obliques des ordres classiques comme ars nova, dont on devait aller chercher les racines, qu’il voulait très anciennes, dans les « fenêtres obliques » du Temple de Salomon citées dans la Vulgate (Rois I, 6, 4 ; Ézéquiel, 40, 16 et 41, 16). Suivant les méthodes utilisées par les tailleurs de pierre de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance dans la Péninsule ibérique qui avaient l’habitude de donner des formes rampantes aux éléments situés sur des plans inclinés ou positionnés en oblique, Caramuel proposait ce qu’il croyait être une méthode complète pour dessiner avec précision les ordres classiques (et aussi ceux qui ne l’étaient pas) d’une manière systématiquement innovante. Cela incluait en particulier trois paradigmes de base définis par des configurations géométriques non orthogonales : inclinées, incurvées, inclinées et incurvées. Cela amena Caramuel à aborder des morphologies complexes, telles les déformations appliquées à des fûts de colonnes destinées à des places réellement elliptiques (et non, comme chez Bernin, purement ovales). Les piédestaux de telles colonnades, selon lui, ne devraient plus être de plan carré ; de fait, les contours à l’origine carrés devraient être transformés en figures multilinéaires, constituées de deux segments elliptiques et deux de lignes droites non parallèles. Caramuel prit conscience que le fait d’inscrire un fût de colonne dans une telle figure devait occasionner sa déformation, passant d’un plan circulaire à un autre « parasphérique ». Les paradoxes apparents de l’Arquitectura sont destinés à mettre en cause la cohérence syntaxique du classicisme « droit », une fois reconsidéré à la lumière de la rationalité « oblique » la plus exigeante (Tafuri 1970, p. 682.
Les critiques adressées par Caramuel à la place Saint-Pierre de Bernin ont contribué à asseoir sa réputation de dilettante absorbé par ses fantaisies géométriques (ludus geometricus) mais déconnecté des réalités de la pratique architecturale. En fait, sa fascination pour l’oblique considéré comme une catégorie implicite, en réalité omniprésente dans l’architecture, n’était qu’une partie d’un intérêt intellectuel plus large pour les contingences spatio-temporelles, qui accroissent la capacité humaine de réponse et d’adaptation à un environnement en perpétuelle mutation. Son intérêt parallèle pour une nouvelle logica obliqua ambitieusement conçue pour se substituer à l’ancienne logique aristotélicienne « droite » doit être relié à sa volonté de théoriser des relations dont les fondements ne devraient pas être jugés selon des critères de certitude, mais plutôt de probabilité ou de doute. En dépit de ses idiosyncrasies, le fait que Caramuel se focalise sur la contingence le situe dans l’ambiance du pré-historicisme baroque (Tafuri 1986, p. 28-32). Rares en effet sont avant lui les théoriciens qui ont affirmé avec une telle conviction l’historicité radicale d’une architecture qui ébranlait à ce point (à la grande consternation de Guarini) la valeur normative du classicisme et par conséquent toute forme d’« antiquarisme » anhistorique. Influencé par le nominalisme de la formation de logicien reçue à Alcalá de Henares, le théoricien cistercien peut être défini comme un rationaliste antidogmatique, toujours prêt à mettre en cause la prétendue supériorité des Anciens à la lumière des plus récentes avancées scientifiques.
Bien qu’en termes de chronologie, la formalisation théorique de l’architecture « oblique », rendue possible par de nouveaux outils mathématiques, soit postérieure à celle de l’architecture « droite », Caramuel met en avant sa primauté ontologique. La forme sphérique du monde et les limites des sens de l’homme contribuent à l’existence d’un habitat fondamentalement « oblique ». Des propositions audacieuses, comme les colonnes et les pilastres semi-obliques, expriment la profonde conviction selon laquelle l’architecture doit se conformer aux conditions préexistantes plutôt que les dissimuler habilement sous le voile de l’orthogonalité. L’attachement sincère de Caramuel au legs gréco-romain fut nuancé par sa volonté d’accroître sa flexibilité et de le garder aussi ouvert que possible aux progrès de l’histoire.
J. Fernández-Santos Ortiz-Iribas (ETSA Universidad San Jorge, Saragosse) – 2016
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