GALLIA ROMANA

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Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Plombières-les-Bains (Vosges, 88)
Subject(s) Thermae
 
Author(s) Le Bon, Jean
  Physician (1530?-1583)
Resource type Printed book
Date 1576
Inscription
References Le Bon 1576, ed. Jouve 1869, pp. 23-29
Bibliography Bonnard 1908, pp. 466-470 ; Lemerle 2005, p. 67 ; Michtlet 2005, pp. 255-267
Remarks
Transcription 

« Le premier [des bains] est celuy de la Royne, dit des Dames, et anciennement le bain de Diane, à laquelle ledit bain estoit consacré, et est encores le lieu sur la source en la muraille, où estoit l’i[24]mage de ladicte Diane. Il est en Amphiteatre et y retient on l’eau de degrez en degrez si haute et grande que l’on veut, si chaude qu’on veut, et y peut on nager et sans eau froide si on veut. Il y a une grotte cimentee supernaturellement pour le jourd’huy (comme en un infini lieu par le Bourg) d’où sourd l’eaue par tuyeau qu’on prend pour boire, si on veut ; elle sourd rez terre. Il est cleiré et le tapisse on bien aisement ; si fait vent, on le tient en cet estat ; il est couvert d’un pavillon ; des chambres hautes et salles, on peut descendre à ce bain par une galerie et quasi de toute la maison des Dames. Il y peut estre quarante ou cinquante personnes.[…]
[25] […] Pour aller a l’autre se passe une planche ou pontet, où est la riviere fort rapide (autrement quand les neiges fondent et abysmes, tout serait ruiné) où est un conduit de grandes et grosses pierres tout le long d’icelle riviere, qu’on dit estre la source et portée du grand bain, et se trouvent ces lettres unciales et grands caracteres escrits és pierres dudit conduit M. N. C. Tout y est interrompu pour du premier banc et lict y avoir plusieurs pierres emportees des torrens d’eau : autres dient que cedit conduit alloit jusques a trois grandes lieues de là, en un chasteau où se voyent les ruines, pour la commodité du Prince qui là estoit. Incontinent [26] apres se presente une estuve, telle que Cornelius Celsus escrit de l’estuve qui estoit apud Baias in Myrtetis, qui estoit pour attirer la sueur sans se moüiller, et qui est un remede peculier à plusieurs maux. […]
S’ensuit après le bain du Chesne, dit maintenant le bain de l’Ange, qui sert à ceux qui sont jettez, eschauboulus et ulcerez. […] [27] […] De là se trouve le grand bain, grand de nom, et d’effects, à raison et comparaison des autres thermes. Il est sis au plus large lieu du bourg, en forme ovale, ayant descentes et degrez bien accommodez pour l’entrée et pour l’yssue à l’aise, beaux degrez pour les prendre en façon de bancs pour la moytié du corps, ou pour tout le corps, avec perron à l’entour pour cloyson, et ne serois que trop long si je te voulois deduire les commoditez de cedit grand bain. Il est de si grande capacité, qu’il peut contenir cinq cens personnes, et y a mille plaisirs à regarder les baigneurs du dessus. […] [28] […] Au-dessoubs il y a le bain [29] des lepreux et verolez, où est une source tres bruslante outre l’eau du grand bain qui se vidant se decharge là. […] Outre ce bain, plus bas est le bain des goutes, dans lequel tous infects de quelque maladie que ce soit, de lepre ou de verole s’y mettent indifferemment […] Ceux de Bains qui sont à quatre lieues en deça, près de Fontenay, ne vaillent ny ne servent qu’à se laver, non plus que ceux de Leseul. »