GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Nîmes (Gard, 30)
Subject(s) Basin of the Fontaine
 
Author(s) Albenas, Jean Poldo d’
  Counsellor at the tribunal of Nîmes, translator and antiquarian (1512-1563)
Resource type Printed book
Date 1559
Inscription
References Albenas 1559/60, pp. 85-87
Bibliography

DLF XVIe siècle, p. 42 ; Fiches/Veyrac 1996, pp. 241-268 ; Gros 1996, pp. 440-441 ; Lemerle 2002-2, pp. 163-174 ; Lemerle 2005, p. 87 ; Lemerle 2013-2

Remarks
Transcription 

« Tout aupres de cest antique & magnifique temple, sur le pié, & racine de la montaigne contigue, lon y void une grande eaue perenne, comme un estan, ou lac que communement nous appellons la Fontaine : combien que ce n’en est pas une : car il n’ya nulles sources naturelles, comme ont les fontaines, & plustost c’est ce, que les Latins appellent Specus, qui est une cauerne profonde, pour y contenir l’eaue, prouenant d’un fleuue, ou plusieurs fontaines : & ainsi l’entend Iul. Frontin en son liure i. de Aquæductib. & en autres lieux, mesme recitant les SC. parlant des eaues, quand il dit, que volontiers telles cauernes, qu’il appelle Specus, sont posees aux costés des montaignes : comme aussi la nostre l’est, en pareil lieu. […] [86] Car il nous est trop certain, mesmes par la commune opinion populaire, qu’il vient du Gardon, riuiere non guiere lointaine, comme aussi s’enflant le Gardon, les eaues y croissent : & que noz vieillars tiennent, quelques bergers auoir autresfois getté dans le Gardon bastons marqués, qui puis apres furent veus en ce lac, ou cauerne : & nous voyons souuent, que ceste assemblee d’eaux nous regorge, & charrie quelques immondices, comme chaulme, ou pailles, & petites pieces de bois, & limon, qui est autre indice peremptoire, qu’il n’y a source naturelle, ains prouient d’autre eaue, ou de riuieres, ou de fontaines. […] Et i’en ay asseurance particuliere, que en trauersant cest eaue [de la Fontaine] dans une nacelle, ie ne peux onc trouuer lefondz, en la sondant, ioinct, qu’en diuers lieux parmy les champs nous voyons plusieurs grandes ouuertures creuses, & profondes, qu’on n’y peut voir à fons, regardans, & ayans leurs droictz aspectz à nostre cauerne, qui me fait croire, que ce sont les aqueductz, par lesquels l’eaue y est conduicte, & deriuee, & en ya de tels & plusieurs au chemin d’Auignon, qui me donne encor vraisimilitude, que ceste grande assemblee d’eaux y vient du Gardon, de lendroit de Serignac, ou du pont du Gard, qui n’estoit autre qu’un aqueduc. [...] [87]nous auons veu ces annees passees, quelques particuliers à bien petitz fraiz (pour donner plus d’eaue à leurs moulins, qui en meulent) faire descouuerte de six grandes caues, iusques à deux cens pas communs prés de ceste cauerne, & tendans par diuers chemins, non guieres esloignés par ensemble à celle grande cauerne, ou conche ou est le receptoire de l’eaue […] : & ceste cauerne, & les autres, que ie dy, sont pour la remplir. De ceste nostre fontaine, ou cauerne, ie n’en ay nul monument, ou tesmoignage antique, qu’un tout seul, qui est dans les oeuures Poëtiques de Decius Ausonius Poëte, escriuant au temps de l’Empereur Theodose, qui est enuiron l’an de IESVS CHRIST, ccclxxxii. quand il parle de Bourdeaux, ville de sa nativité, & de la belle fontaine d’icelle, qu’il dit apres ainsi,

Non Aponus potu, vitrea non luce Nemausus Purior, etc. »