GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Nîmes (Gard, 30)
Subject(s) Roman city walls
 
Author(s) Rulman, Anne de
  Protestant lawyer attached to the tribunal of Nîmes (1583-1639)
Resource type Printed book
Date 1630
Inscription
References Rulman 1630, pp. 22-23, 28
Bibliography

Fiches/Veyrac 1996, pp. 175-207 ; Gros 1996, pp. 47-48 ; Lemerle 2005, pp. 84-85 ; Lemerle 2013-2

Remarks
Transcription 

« Mais apres estre descendus par occasion, vous nous commandates de remonter par necessité. Et c’est icy que mon deuoir m’oblige de vous faire souuenir, M. [le cardinal de Bagni] que vous demeurates longtemps fixe, en la contemplation des vireuoutes tant agreables à la veüe, qui formoient la courtine des anciennes murailles de la ville, dans la vaste estendue de leur circumference. Laquelle embrassoit les valons & les coutaux, & ioignoit les coutaux auec la plaine. Et de la reduction de la ville nouuelle à l’vnzieme partie de sa vieille enceincte. Elle n’estoit pas plus restreinte que celle de Rome du temps de Vespasian, que d’enuiron deux mille pas geometriques : chaque pas, consiste en cinq pieds de Roy, chasque pied en douze pouces & chasque pouce en douze grains d’orge. [23] Alors pour satisfaire vostre louable curiosité, ie taschay de vous faire voir de loin, les endroicts où estoient situées les dix portes Romaines, aboutissantes aux grands chemins des villes, & des bourgs voisins. Et le nombre des tours qui les enuironnoient, dans la distance de dix & sept toises, car c’estoit la mesure de leur entre-deux : par ce que c’estoit la portée de la flesche de l’arc qu’ils laschoient par les flancs, (qui paroissent aux faces de trois ou quatre qui nous restent) pour repousser les ennemis, abordants les murailles pour les sapper. […] [28] Leur morce [des anciennes murailles] paroist encor dans le corps de la muraille moderne, qui fust rebastie par l’ordre de l’auant dernier Conte de Tolose, Remon cinquieme l’infortuné. Car l’impuissante protection des Albigeois, fust la cause de la desolation de son peuple, & de la ruine de sa maison. Et ceste morce qui est precedee de deux pans separés de la vieille muraille, lesquels seruent de front aux deux ieux de paume, du costé de l’Amphitheatre, & portent deux ou trois creneaux antiques renuersés, estoit aussi suiuie d’vn beau pan de muraille, qui n’est plus en nature, parce qu’il fust demoli aux seconds mouuements, de l’année 1625. Lequel confrontoit le derriere de l’hospital, & le iardin d’vn particulier & aboutissoit à l’ancienne porte, qui est la seule Romaine, qui se presente despouillée de ses ornements à l’aduenue du chemin de Montpellier, laquelle on appelle, lou portalas de France. »