GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Nîmes (Gard, 30)
Sujet(s) Aqueduc
 
Auteur(s) Rulman, Anne de
  Avocat protestant au présidial de Nîmes (1583-1639
Support Imprimé
Date 1630
Inscription
Références Rulman 1630, p. 29-31
Bibliographie

Fiches/Veyrac 1996, p. 208-240 ; Lemerle 2005, p. 87 ; Lemerle 2013-2

Remarques
Transcription 

« Au dessoubs [de la Tour Magne] la tant fameuse fontaine appellée Nemausus, par Ausone [Ordo urb. nob., XIX, 33sq.], & à costé les inuisibles masures, des Palais des cheualiers, & des Senateurs. Et plus bas les traces des thermes publiques & des bains particuliers, qui estoient placés le long des aqueducts de la fontaine […]. Et du Leuant, les differentes routes des eaux de nostre fontaine, lesquelles par plusieurs eminents aqueducts qui aboutissoient à son enceinte, alloient fondre dans le canal du Vistre, ainsi nommé par le mesme Poëte, à vitrea luce aqua fontis […] [30] Ce canal ne recueilloit pas seulement les eaux de la fontaine d’Uzés, & des prairies du bourg du sainct Quentin : mais aussi toutes celles des pentes des colines, & des sources des fontaines, qui se ramassent au dessus du bourg de Marguerites. Et vont s’escouler dans le large fossé de la Louue, appellé vulgairement lou valat loubau ; aux enuirons duquel les festes solemnelles des Lupercales estoient celebrées. Ce fossé perd son nom au dessus du Pont de la Bastide, & s’enfonce dans le Vistre : lequel va perdre le sien, à trois leuës (sic) loing. Car il passe par de marets, qui fluent dans le Rone, lequel s’engouffre dans la mer. […] [31] Ils abbatirent les arcades qui supportoient cest Aqueduct depuis Vzés iusqu’au Pont du Gard, lesquels perdoient leur route au-delà de sainct Bonet, iusqu’à Nimes. Aqueduct, qui regorgeoit quelquesfois en immondices, lesquelles fermoient les passages de ses cauernosités. Qui estoit exposé à la violence des eaux lesquelles faisoient des creuasses, aux plus faibles recoins des angles aigus. Qui requeroit des grands soins pour l’entretien de la massonnerie par le dehors, & du ciment par le dedans : Et qui estoit accompagné de souspiraux, de cinquante en cinquante toises, pour rendre le courant de l’eau moins rapide, & ruineux par l’insensible transpiration de l’air ; & les descentes aisées dans ces cloaques, pour les purger. La description des vireuoutes de ceste rare piece, qui suiuent le niueau de l’eau, tant sur la montagne que dans la plaine, sera bien agreable à ceux qui sont en peine de rendre perdurable le fil de l’eau, des sources des fontaines dans les allées de leur iardins, & aux offices bas de leur maisons. »