GALLIA ROMANA

Constans 1921, pp. 383-404 ; Lemerle 2005, p. 91 ; Rothé/Heijmans 2008, pp. 720-723

« Ie nay pas vouleu acheuer ce chapitre sans parler de ces arcs qui ont aussi este faits par les Romains pour conduire leau de la fontaine de vaucluse qu’ils firent venir en cette ville et que nous vouyons (sic) ceindre partie du terroir d’Arles du costé de Montmajour, Castelet et fontvielle [864] iusques à Barbegal à la tour massiue qu’est au milieu des marais, estant ladite tour encores en estat, et beaucoup de ces arcs dont leau y passoit dessus, les plus entiers estans de la ledit Barbegal sur le chemin des Baux, et encores y à de remarquable, ce passage qui luy fut donné au bout des dits arcs vers les marais et pont de Barbegal, ayant cié le Rocher qui est une des belles marques de l’antiquité, cette eau estoit conduite dans la Crau, et venoit dessendre vers les moulins paroirs au grand chemin allant à Eyguières ou se voient encores les vestiges et canaux, de la passoit sur les [865] molleires et entroit dans la ville par une arcade pres la tour dite des Mourgues vers la porte dite de Laure, et de la conduite par des canaux aux endroits plus propres de la ville, et nottament au palais des anciens Roys d’Arles, qui fut puis rebasti par lEmpereur Constantin. Nous ne pouuons scauoir en quel temps ses (sic) edifices furent faicts, mon opinion est que ce fut à mesme temps que les arenes, et le petit Rhosne, du temps de Caius Marius, pour le soubstien de cette verité, en lannée mil six cens cinquante, Claude Raspal maistre chirurgien aiant faict creuser un puids dans la caue de sa [866] maison, qui est a la dessente du dit Palaix, treuua dans terre un de ses (sic) canaux qui conduisoit leau à iceluy venant du costé de la susdite tour, d’enuiron sept pans de longueur, n’en ayant peu auoir dauantage pour nesbranler aussi les fondemens de sa maison, layant rompu la, lequel canal estoit fort gros pesant plus de sept quintaux, estant soudé avec destain (secret quasi à present incogneu) auquel cest escrit estoit en relief M. VEREC. AREL. DLXXXIII. De la fondation de Rome et auant la venue de Iesus Christ, puis que s’il fut esté apres il eut sans doubte mis lan de l’incarna[867]tion, ou de la natiuité comme on faisoit d’ordinaire, veu mesme que la ville d’Arles estoit en ladite année. »