GALLIA ROMANA

DLF XVI^e siècle, p. 1025 ; Constans 1921, pp. 383-404 ; Lemerle 2005, p. 91 ; Rothé/Heijmans 2008, pp. 698-700

« Ie veux bien qu’on sache encor qu’ancienemant y avoit dans nostre ville d’arles un aqueduc, comme les plus vieux tiennent de leurs ancetres, qui venoit du coté de la crau d’assès loin, où l’on en voit encores quelques vestiges vers barbegaud, et se rendoit dans la ville en une fontaine jadis dressée à la place qu’on appelloit de la Trollie, qui est ores près du logis du sauvage, et encor se voit là derriere un vieil batimant de brique fort grand et épais, soutenu par le devant d’arcs et colomnes qui sont ores quasi toutes abbatues ou cachees par les nouveaux edifices de certains particuliers; lesquels on presume avoir esté jadis le palais des Rois d’arles, apartenant auiourd’huy à messieurs les commandeurs de s^te Luce. […]
[22] A propos de ces aqueducs il faut noter que l’an 1570 fut trouué au fonds du Rone, tout au droit de nostre ville, un grand canal de plomb, rompu en trois ou quatre pieces qui pesoient bien toutes ensemble enuiron quatre cent liures desquelles y auoit une qui contenoit en longueur prez de uingt toises, et y auoit en deux d’icelles separément un ecrit telque s’en suit en grandes lettres Romaines

Et fut trouué d’aventure ledit canal par quelques mariniers, qui tiroient l’ancre de leurs nauires, qu’estoit au fond du Rone, selon mon opinion il fut jadis faict par les Romains pour un aqueduc, aux fins de conduire l’eau de quelque fontaine dans nostre ville ou ailleurs, et se pourroit bien estre possible cellui duquel j’ay parlé cy dessus, qui estoit par le passé en ladite place de la Trollie, mais la source d’icelluy ne (sic) venoit du coté de l’autre tant renommé qu’on voit sur le pont du gard, à six lieues loin de cette ville d’Arles. »