GALLIA ROMANA

DLF XVI^e siècle, pp. 1025 ; Constans 1921, pp. 298-324 ; Gros 1991, pp. 49-50 ; Gros 1996, pp. 335-337 ; Lemerle 2005, p. 89 ; Rothé/Heijmans 2008, pp. 274-283

« Or les Romains ornerent cette ville d’arles de maints beaux et somptueux edifices, sçavoir est d’un amphiteatre qu’on appelle auiourd’huy les Arenes, qui ne fut onc (à mon avis) par le haut du tout achevé, comme l’on peut aisemant connoitre ; lequel a de rond environ [blanc] toises, contenant à son tour le nombre de soixante arcs apparents en trois ordres perces des deux cotés, chacun desquels a [blanc] pieds d’ouuerture, et [blanc] d’hauteur, ne servant le dernier etage, à mon iugemant, que pour le fondemant des superieurs, veu qu’il estoit groté et bati de merveilleuse pierre, et possible que ces grotes la servoient aussi anciennemant pour prisons de ceux qui estoient comdamnes aux betes sauvages et là exhibes pour combattre devant le peuple. Cet Amphiteatre est assis et situé au plus eminent lieu de la ville, l’entrée duquel se montre plus antique et superbe que celle de nismes, jaçoit que l’edifice paroisse avoir esté aucunement ruiné et rebati de touts cotés par divers particuliers qui se sont là de long temps accommodés et acasés par une trop facile licence qui est certes grandemant prejudiciable à telle memorable antiquité, dequoy s’avisant le feu Roy francois premier, grand amateur de telles choses, [10] lorsqu’il fut voir nostre ville, s’en monstra faché, jusques à reprendre ceux qui avoient permis telle faute, et n’avoient autremant respecté ce lieu là. De ce bel ouvrage comme de pleusieurs autres nous ignorons auiourd’hui l’auteur, toutefois l’empereur Gallus le decora grandemant l’an deux cent cinquante cinq, après qu’il eut chassé les tirans de l’europe, car il celebra dans notre ville dans ledit Amphiteatre les jeux magnifiques, le sixieme des ides d’octobre, ainsi que dit Pomponius Laetus. »