GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Toulouse (Haute-Garonne, 31)
Subject(s) Triumphal arch
 
Author(s) Noguier, Antoine
  Historian from Toulouse (15.. ?-c. 1570)
Resource type Printed book
Date 1556
Inscription
References Noguier 1556, pp. 24-25, 27
Bibliography

DLF XVIe siècle, p. 888 ; Labrousse 1968, pp. 287-290 ; Lemerle 2005, pp. 77, 98-99

Remarks

The triumphal arch was discovered in the middle of the 16th century, when it was decided to demolish the 'Château Narbonnais', built on the remains of a square-plan Roman fortress (comprising four corner towers and a central courtyard) located beyond the city walls. The arch was incorporated within the fortifications at a later date

Transcription 

« Faisant la démolition de ces deux tours (ou Plate forme) [du Château Narbonnais] on i trouua vn portail de singulier artifice & naïue excellence, enrichi de beaucoup d’ornemens d’Architecture (approchant toutefois plus de l’œuure Gotique qu’Antique) & entaillé de pierre blanche. Sa porte étoit mi enterree, aiant d’ouuerture dix pams & plus, & de largeur semblable mesure. Sur icelle porte se montroient quatre arcs en forme d’Arcade, ou d’Architraue nancelle, sur laquelle aussi i auoit vne Grandile, à fin de soutenir vn Trophee tiré en bosse & de bonne grace. Ce Trophee auoit le (sic) tige d’vn arbre aueq ses racines qui apparoissait iusques à demi : aiant le réste emmantelé, ou couuert de quelque couuerture de depouilles iusques au sommet, lequel étoit vn terme coronné d’une triomphante coronne de laurier, ou d’oliuier, semblant tenir les deux bouts du manteau, pliés & attachés à monceaux. Pres de chaque bout du pli du manteau, on voioit fiché vn pauois euidentant vn mufle de Lion (resemblant à gargoules) au milieu : Et quant & quant se faisoient voir de chaque part trois diuers & vieux harnois, sortans leurs pointes et ferrements dessous lêdits pauois : parmi lêquels vn trident facilement on apperceuoit. Contre le (sic) tige de ce Trophee étoient posees sur le Grandile deux effigies d’hommes captiués, ou d’un homme & d’une femme vaincus. [25] l’un vers la partie dextre, l’autre vers la senêtre, tournant le doz l’un contre l’autre, s’entreregardans de trauers piteusement, comme honteux de leur fortune malheureuse, tenans l’une iambe droite appuiant sur le genou d’icelle main : l’autre iambe étoit prêque étendue le long du grandille. Piteuse étoit leur contenance, laquelle augmentoit l’excellence de l’œuvre. Sur ce Trophee se presentoit l’architraue en diuerses molures éleuees d’un pié ou enuiron, étant appuié sur deux colonnes corinthiennes de la grosseur d’une barique ou enuiron, en leur diametre d’embas, & de la hauteur (sans le pié destal étant de merueilleuse grandeur à la proportion du réste) de seze piés & plus, canelees du haut en bas, aians les chapiteaux & embasemens de l’ordre corinthe riches. Sur l’architraue la frise se montroit à nu, & sur icelle la cornice à diuers traits de molures, éleuee selon l’ordre corinthe. Dessus le portail étoit vne haute muraille de pierre de taille, iointe de mêmes que celles dont pieça auons parlé : chose digne des ailerons de gloire sempiternelle. Lequel portail auons voulu tirer ici pour donner évidence au Lecteur, d’un si précieux, antique, & somptueux ouurage, voulant montrer à l’œil quelle étoit anciennement, & du temps de Bellétus, nótre Cité de Tolose, chargee d’un si beau & magnifique Trophee, & non Trophee, mais de Trophees plains d’infini nombre de victoires. [27] Par ce portail on entroit en la ville (qui depuis a été haucee de plus de douze piés, comme encor lon voit, bátissant les maisons, ou se treuuent des paués : à la fois trois, à la fois quatre) lequel de nótre âge étant de pied, se voioit par vn pertuis de la muraille ioignant la porte de la Sale des Procureurs : celle part, où les montures de messieurs les Conseillers étoient attendans l’issue. Par là on voioit dans vn lieu triangulaire, ce portail decouuert, demi enseueli & enterré, de la sorte & maniére que dessus êt tiré : & t’asseure Lecteur, que sans le sçauoir & bon vouloir de M. Seruais Cornoaille (qui êt au reng des bons peintres de nótre temps comme doué des grandes excellences qu’un peintre fameux doit auoir) la postérité eût été d’une si rare ancienneté dépouillee. »