GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Toulouse (Haute-Garonne, 31)
Subject(s) Aqueduct
  Aqueduct at Lardenne
Author(s) Catel, Guillaume
  Parliamentary counsellor at Toulouse and historian (1560-1626)
Resource type Printed book
Date 1633
Inscription
References Catel 1633, pp. 126-128, 194-195
Bibliography

DLF XVIe siècle, p. 237 ; Labrousse 1968, pp. 306-309, 389-401 ; lemerle 2005, p. 99

Remarks

The aqueduct at Lardenne (1st century?) was the most important of the two aqueducts which supplied Toulouse with water: it drew on springs located some 5-6 km south-west of the town, at the foot of the 'Terrase de Lardenne', on the left bank of the Garonne River. The impressive ruins which subsisted near the ancient 'Château de Bourrassol', designated by antiquarians as the 'Baths of Queen Pédauque', were probably vaulted cisterns which served as settling basins. G. Catel mentions that the last arch of the bridge is to found 'in the house of Monsieur Raché'. It is probable that the bridge was an aqueduct, built across the Garonne River in order to supply the town with spring water drawn from the 'Terrasse de Lardenne'

Transcription 

« de toutes les marques qui nous sont restées des anciens edifices, la pluspart se treuvent de là la riviere, aux Ardenes, où l’on void encores les vestiges, un ancien aqueduct qui estoit porté par des arcs tres anciens, bastis à la Romaine, qui prenoient leur commancement à un lieu bien agreable prés de Tolose, que l’on nomme la Cypiere, où paroissent encores les masu[127]res d’un ancien bastiment Romain. Et me souvient qu’autres fois durant que j’estois Escolier, ce grand & incomparable homme Monsieur Roaldés, me fist remarque dans une vigne qui est dans le clos de la Cypiere, une cave, ou voute, en laquelle toutes les eaux s’assembloient, que les Architectes appeloient Castellum, d’où elles estoient conduictes dans l’aqueduct, qui estoit continué sur le grand chemin par de grands pilliers, & arcs qui paroissent encores ; à cause dequoy ce chemin est appellé dans les anciennes Recognoissances que j’ay veu dans les archifs de saint Estienne de Tolose, Iter arcium, & en langage du pays le cami des arcs. Ces arcs quittans le grand chemin estoient continués comme il se verifie par les fondemens, jusques à la porte de Taillefer, qui est un ancien portal qui demeure encores entier, bien prés du lieu où maintenant les Religieuses Fueillans (sic) ont basti leur Chapelle, dans sainct Cyprien. J’ay remarqué dans mon Histoire des Comtes de Tolose, que Guillaume troisiesme de ce nom Comte de Tolose, Ayeul de sainct Bertrand, avoit esté surnommé Taillefer ; mais je ne croy pas pourtant qu’il ait faict bastir ces aqueducts, n’y autres bastimens, dont les masures paroissent : Car il n’y a pas six cens ans que Guillaume surnommé Taillefer estoit en vie, & se void son tombeau encores pour le jourd’huy à l’entrée de la porte de l’Église sainct Sernin. Mais il se peut bien faire que ceste tour ou enclos est appellé de Taillefer, par ce que le susdit Comte y pourroit avoir logé : car non loin de ceste porte on void des masures d’un ancien Chasteau que l’on nomme aujourd’huy la Cavalerie, & le jardin où paroissent les masures de ce grand edifice appartient aux Chevaliers de sainct Jean de Hierusalem. Non pas toutesfois que je croye que ce Chasteau ayt prins son nom des Chevaliers de sainct Jean car le bastiment est ancien, & de structure Romaine : mais plustost d’autant que les Chevaliers des Ardenes y faisoient peut estre leur exercice de cavalerie, lesquels comme nous avons veu dans des anciens memoires, firent de grandes joustes & combats à las Peyriolas, lors que la Reyne Constance fist son entrée si magnifique dans Tolose, laquelle fult logée à las Peyriolas ou Peyrolade. Or est-il que tout ce terroir du costé de saint Cyprien, où est l’Amphithéâtre, le Chasteau sainct Michel, & le Chasteau de la Cavalerie est appellé dans les anciennes recognoissances à Peyroles, ou Peyrolade, & encores aujourd’huy le lieu où est basti le Monastere des Religieuses saincte Scholastique à sainct Cyprien, est appellé, Peyrolade, & je ne doute point que l’aqueduc, duquel nous avons parlé, ne se rendit audict Chasteau, & lieu appellé la Cavalerie, pour rendre ce lieu plus agréable, car il estoit fort grand, & quasi de la contenance d’une petite ville, comme nous pouvons conjecturer de la distance qui se treuve de ladite porte de Taillefer, à la porte de Peyrolade, laquelle se treuve au devant la porte de l’Eglise saincte Scholastique. Tellement que dans ledict enclos il y pouvoit avoir non seulement un grand logement : mais encore des jardins pour rendre ce lieu plus beau. Et bien que l’aqueduc y passat, neantmoins il ne laissoit pas là toute l’eau : car il estoit continué jusques dans la ville, passant à travers la riviere de Garone, dans laquelle se treuvent encore les fondemens des piliers de brique qui portoient ledit aqeuduc. Et peut estre estoit il continué dans la riviere par piliers & arceaux à la façon [128] d’un pont, d’où vient qu’il est appellé par le peuple, le Pont de la Regine Pedauque, c’est à dire pied d’oye, d’autant qu’il estoit si estroit qu’un homme, ou autre animal n’y pouvoit si commodement passer, qu’une oye. Mais où est ce que cest aqueduc se rendoit dans la ville, c’est chose que je ne sçay point, d’autant que les maisons qui ont esté depuis basties empeschent que l’on ne puisse remarquer les piliers ou fondemens d’iceux. […] On void aussi du costé des Ardenes quelques masures, qu’on appelle les Baings de la Royne, mais je n’ay jamais peu verifier que c’estoit, bien est vray que ceste maison s’appelle encores la Regine, qui veut dire la Royne. […] [194] Ce Pont est appellé le Pont Vieil depuis longues années, pour le distinguer de celuy de la Daurade, lequel est appellé le Pont neuf, qu’il ayt esté basti il y a cinq cens ans, ainsi que nous avons dit cy-dessus, parlant du Pont de la Daurade. Ce Pont Vieil estoit de structure romaine ou plustost Gotthique ; car il est fait grossierement, comme l’on peut recognoistre à l’arcade, qui reste encores dans la maison du Sieur Raché, laquelle est bastie de brique, & de pierre fort grossierement. L’entrée de ce Pont du costé de la ville respondoit à la ruë des Cousteliers, au dessus de la boucherie qui [195] est aux Hales ; ce qui me fait croire que la Garone se jettoit anciennement fort du costé de la ville, comme tesmoignent les molins de la Daurade, qui estoient joignans le cimetiere de la Daurade, lesquels se treuvent aujourd’huy à sec. »