GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Arcueil (Val-de-Marne, 94)
Sujet(s) Aqueduc
 
Auteur(s) Buchel, Arnold van
  Juriste hollandais (1565-1641)
Support Manuscrit
Date 1585
Inscription
Références Buchel, Utrecht University Library, ms. 798, I, f. 161v-162v
Bibliographie Buisson 1998, p. 135-140 ; Lemerle 2005, p. 60, 112
Remarques
Transcription 

« Puisque je décris les Thermes [de Cluny], il n’est pas hors de propos, bien qu’elles se trouvent au-delà des murs, de parler ici des ruines de l’aqueduc et d’en faire des croquis pour en donner une idée aussi exacte que possible. À la première borne hors de la ville, au village d’Arcueil, on voit les restes d’une grande arche que les habitants, ramenant selon l’usage toutes les antiquités aux Sarrasins, appellent le mur des Sarrasins. Le nom de la localité me paraît venir de cette arche, elle est située au-delà de la porte Saint-Jacques, un peu à gauche de la route royale, entre deux hauteurs séparées par une petite rivière dont l’eau est très claire ; elle devait, je pense, autrefois déverser ses eaux dans l’aqueduc. Des constructions plus récentes sont adossées aux ruines, le propriétaire, très amateur d’antiquités à ce qu’il paraît, les a étayées avec un mur en pierre. Dans la partie supérieure, on reconnaît la partie concave où passait l’eau ou bien le conduit qui la contenait. On voit ainsi que ces ruines sont celles d’un aqueduc conduisant l’eau d’une colline à l’autre au-dessus de la vallée ; de là une conduite souterraine aboutissait aux thermes de Julien. La preuve en est que non loin de là, sur l’autre colline, il y deux autres ruines, dont j’ai pris un croquis [f. 162], et qu’à un jet de pierre, au sommet de l’autre colline, on voit des débris à demi brisés d’une conduite, dont la forme est identique à celle qui a été retrouvée en 1544 au faubourg Saint-Jacques, juste dans la direction des Thermes ; cette conduite a un pied de diamètre et est en argile extrêmement dure. Ce canal, dit fontaine d’Hercule, est cité dans des vers de Jean Dorat, de Limoges, poète du roi,
O Fons Arculii, sydere purior, […] [Odes, I, 3] (trad. Vidier 1899, p. 71-72) […] voir le croquis. [f. 162v].