GALLIA ROMANA

Lemerle 2003, pp. 17-20 ; Étienne 2004 ; Lemerle 2005, pp. 93-94 ; Roumégoux 2009, pp. 181-183

« Cette ville a des antiquités bien remarquables, entre lesquelles il y a un arc de triomphe, qui mérite d’être considéré [Illustration]. Les trophées qu’on y voit gravés seront des monuments éternels de la victoire de Marius et de Catulus sur les Cimbres dont il en demeura deux cent mille sur la place, et quatre-vingt mille prisonniers, selon qu’Eutrope en convient. Il n’y a point à Rome d’arc de triomphe de cette grandeur, ni même si superbe ; car on voit dans celui-ci un nombre de rois captifs, et des armes de différentes nations entassées les unes sur les autres. Peut-être qu’à Rome on craignait d’en faire de si hauts, pour ne pas donner lieu au murmure du peuple et à l’envie des Grands. Quoi qu’il en soit, ceux de Tite, de Trajan et de Gallien ne répondent pas aux victoires du premier, aux conquêtes du second et à l’orgueil du dernier. Les noms de ces deux consuls paraissent encore à demi dans une pierre de cet arc. On y remarque d’un côté Rome triomphante, ayant la tête entourée de rayons, pour signifier par là que Rome commandait partout où le soleil éclaire. Dans un autre coin de l’arc, on voit la figure de Marthe la Pythonisse tenant le doigt à l’oreille. Marius la menait avec grand honneur dans ses armées pour lui prédire le succès de ses entreprises. »