GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Saintes (Charente-Maritime, 17)
Sujet(s) Arc de triomphe
 
Auteur(s) Blondel, François
  Architecte (1618-1686)
Support Imprimé
Date 1683
Inscription
Références Blondel 1683, III, XI, 13, p. 598-600
Bibliographie

Maurin 1978, p. 71-81 ; Lemerle 2005, p. 101-102 ; Maurin 2007, p. 304-308 ; Gerbino 2010

Remarques
Transcription 

« Je veux seulement rapporter sur le même sujet l’esquisse que j’ay faite autresfois d’un autre arc à deux portes, qui est le pont de la Ville de Xaintes, & que j’ay fait reprendre par le pied, pour l’empêcher de tomber en ruine, lorsque j’ay fait rebâtir à neuf la partie du même pont, qui est entre cét arc et le faubourg que l’on appelle des Dames. Cét arc de triomphe n’est pas moins beau qu’aucun des precedens [italiens], quoiqu’il ne soit pas sans licence dans ses moulures : comme aux bandes des architraves qui sont d’un ordre [599] renversé, c’est à dire dont la plus basse est la plus grande, ce que je ne voudrais point imiter quoiqu’il soit autorisé d’autres exemples.
Les principales proportions de cét arc sont celles-cy. Toute la largeur est égale à sa hauteur : cette hauteur est separée en quatre espaces inégaux. Le premier est un grand stereobate ou piedestal continu ; le second est une premiere ordonnance de pilastres corinthiens canelez, dont les entablemens servent d’impostes aux bandeaux des deux portes ; le troisiéme est une espece de mezanin qui contient le haut des arcs & les bandeaux des portes. Il est cantoné d’un pilastrin du même ordre corinthien à chaque coin, qui fait face, comme ceux de dessous, sur les retours des côtez de l’arc de triomphe, & qui soutient le grand entablement sur lequel pose l’attique qui fait le quatriéme espace. Toute la hauteur divisée en p. 4, donne p. 1 pour celle du stereobate ; la moitié du reste se donne à la hauteur de la premiere ordonnance, c’est à dire à celle des impostes des portes ; l’autre moitié divisée en p. 23, donne p. 10 pour la hauteur du pilastrin, p. 6 pour celle du grand entablement & p. 7 [600] pour l’attique. Les piles angulaires font chacune 2/11 de la largeur entiere de l’arc ; le reste divisé en p. 8, donne p. 3 pour la largeur de la baye de chaque porte, & p. 2 pour le tremeau du milieu. Les pilastres de la premiere ordonnance ont diam. 10 de hauteur & diam. 4 d’entrecolonne aux piles des coins ; ceux du mezanin n’ont que diam. 8 de hauteur. L’entablement a plus de la moitié de cette hauteur des pilastrins, dont il ne faut pas s’étonner parce qu’il est proportionné à la hauteur entiere des deux ordonnances qui sont au dessus du piedestal ; & qui ne sont icy l’effet que d’une seule ; de laquelle cét entablement est peu moins que 1/5. L’attique de dessus est un peu petit à proportion du reste. Ce qui est sur l’attique est un ouvrage des Modernes, qui dans les guerres s’en sont servis pour la deffense du passage de la riviere de Charante au milieu de laquelle cét arc est planté. La hauteur des bayes des portes sous clef est de deux quarrez. Ce qui est sous le stereobate est un gros massif d’enpatement (sic) que j’ay fait construire autour de cet arc, six pieds plus bas que le fonds de la riviere, dont l’eau monte ordinairement à la hauteur de la base du stereobate, & le süeil des portes est à la hauteur du chemin du pont. »