GALLIA ROMANA

The ruins in question were probably those of a temple dedicated to the imperial cult

« Les plus curieux sont en peine de sçavoir quel lieu ce pouvoit estre celuy ou lesdites statues & inscriptions ont este trouvees. Aucuns pensent que ce fust un Palais, les autres un Temple, autres des bains & estuves. Les murailles qui restent sont tres-fortes, especes, & bien cimentees. Si les conjectures ont lieu, une seule consideration peut faire juger que c’estoit un Temple consacré a Jupiter, de tant que la porte de ladite ville, qui est dans un coing de l’ancienne ville, & par laquelle on sort pour aller à ladite terre, ou lesdites antiquitez ont esté trouvees, qui n’est que a trois cens pas ou environ de ladite porte, a tousjours & de toute ancienneté retenu le nom de la porte Dijaux ou Dijos, qui est autant en Latin que porta Jovis. Car ce que les Latins disent dies Jovis, les François Jeudy, les Gascons & Bourdelois disent Dijaux, de façon qu’entre toutes les portes de ladite ville aucune n’a retenu le nom du paganisme que celle là : estant par consequent à presumer que la proximité dudit Temple de Jupiter luy ait baillé ce nom, auquel temps on eust à l’honneur de Claudius Empereur & des siens dressé lesdites statues dans ledict temple, […] si ce n’est que ledit Temple eust esté consacré à Drusus, pour y sacrifier en son honneur, [R 1v°] ainsi que Suetone, Tacite, & Dion recitent avoir esté practiqué en sa faveur, en Alemaigne, és Gaules, & en plusieurs endroits d’Italie […]. Comme aussi aucuns ont opinion que les susdits palais Galiene & piliers de Tutelle estant assez proches de ce Temple de Jupiter ayent esté faits en mesme siecle que ledit temple, duquel nous admirons à present les ruynes. Il n’est pas toutesfois mal a propos de penser que ce soient les ruines des estuves ou baings bastis par les Romains commandans en la Guyenne, tant pour la commodite du ruisseau de la Divise qui coule au pied de ladicte terre, que pour avoir esté le bastiment divisé comme en cellules avec des longiers de muraille en forme de portiques, comme tesmoignent aussi les vieilles mazures des bains qu’on trouva l’an 1557 au bout de ladicte terre, en relevant le boulevard de la susdite porte Dijaux. »