GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Bordeaux (Gironde, 33)
Subject(s) Aqueduct
 
Author(s) Vinet, Élie
  Humanist and scholar from Bordeaux (1509-1587)
Resource type Printed book
Date 1565
Inscription
References Vinet 1565, f. D 4v°
Bibliography

DLF XVIe siècle, pp. 1193-1194 ; Étienne 1962, p. 88 ; Lemerle 2005, pp. 66, 105

Remarks Vinet's book was republished in 1574
Transcription 

« Duquel [aqueduc] encores auiourd’hui se trouve des restes par les champs qui sont vers la porte Saint Julien, et de la part qu’est le chemin de Bazas et Toloze. En ce quartier là est, qu’ils appellent le SABLOVNAT, c’est le lieu ou ils prenent le sable pour bastir a Bourdeaus. Outre ce lieu là, y a ung moulin a blé, appellé le Moulin des ARCS. Outre ce moulin, ainsi qu’on est remonté de la valée : il me souvient que l’an mille cinq cens cinquante deus, me proumenant ung jour d’hiver, [E] […] je rancontrai tout aupres du chemin, de la part de l’occidant ung vigneron, qui tiroit de terre, avecque grand’poine, ung fondement d’antiene muraille. Il me fut mal aisé de soudain cognoistre, de quoy pouvoit avoir autrefois servi ceste muraille, par la matiere, qui s’en tiroit. Bref je rapportai de là ung tuïau de terre cuite, rompu par les deus bouts, et si avoit encores de longueur bien pres de pié et demi. Son diametre estoit d’environ demi pié […]. En m’en retournant a la ville par mesme chemin, ainsi que fu passé ce moulin, j’advisay en les vignes, qui sont sur le coustau a mesme main, ce moulin blanchir comme de la muraille : que j’allai voir : et trouvay, que c’estoit du mesme conduit. Et pource qu’en ceste valée y avoit, des arcs, ou arceaus pour conduire l’eau au niveau, ainsi que ces sages antiens savoient, qu’il faloit fere, pour avoir l’eau bonne et saine : je pensay, que ce moulin avoit prins son nom de ces arcs. Davantage, quelques dix ans auparavant, comme l’on m’a compté, en [E 1v°] bechant a la porte sainte Eulalie, pour les fondements de quelque boulevart, qu’on vouloit fere là, on trouva en la terre ung conduit d’eau. Sans doute donques y avoit antienement en Bourdeaus une belle fontaine bien aornée de beau marbre, comme dit Ausone : laquelle fournissoit la ville de fort bonne eau et en abondance, non qui eust sa source en la ville, mais qui venoit de dehors, et de bien loing de la ville, par le conduit que venons de monstrer. »