Transcription
« Haut procul porta quæ vocatur am (sic) Veze, visitur tumulus antiquissimus, operis non vulgaris, quanquam hodie vetustate crrupti : vulgo vocatus tombeau des deux amants. Herodem & Herodiadem, in exilio palantes hic forte fortuna obvios mutuo factos præ gaudio mortuos vulgus insipidum commentum fuit. Alii, omisso quod fortuito sibimet obviati fuerint, hic saltem post obitum sepultos contendunt eosdem. Utrique falso. [...] [300] estne verisimile læsæ majestatis damnatos, & quorum etiam memoria damnata erat, in hac Romanorum Colonia, ubi aut ipsi Imperatores aut præfecti ipsorum residebant, talem sepulturæ honorem nancisci potuisse ? Quin accedamus potius conjecturæ Claudii de Rubys, qui putat per duos amantes significari conjuges duos Christianos, qui castitatem voverint, simul tamen habitantes : quorum sepulchris moris erat inscribere hæc verba, DVO AMANTES : teste Gregorio Turonensi lib. I, hist. cap. 47... »
= « Non loin de la porte de Vaize, on aperçoit un tombeau antique, d’un travail assez remarquable, quoique les années l’aient beaucoup altéré. Le vulgaire l’appelle le tombeau des deux amants et raconte qu’Hérode et Hérodiade, après avoir erré longtemps en exil, se rencontrèrent ici par hasard et moururent de joie en s’apercevant. D’autres, arrangeant l’histoire d’une manière moins invraisemblable, se contentent de raconter que les deux amants furent réunis dans ce sépulcre après leur mort. Tous ces récits sont également faux ; car comment supposer que des criminels de lèse-majesté, dont la mémoire même était condamnées, aient pu avoir les honneurs de la sépulture dans cette colonie romaine où résidaient les préfets des empereurs et quelquefois les empereurs eux-mêmes ? Nous acceptons plutôt l’opinion de Claude de Rubys, qui croit que par cette expression : les deux amants, il faut entendre deux époux chrétiens, voués à la chasteté, bien qu’ils vécussent en commun ; il était d’usage, lorsqu’un pareil fait avait lieu, d’écrire sur la tombe : duo amantes, comme le témoigne un passage de Grégoire de Tours, dans le premier livre de son Histoire des Francs. » (trad. Bernard 1859, p. 262-263)
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