GALLIA ROMANA
Corpus des textes et représentations
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Ville | Vienne (Isère, 38) |
Sujet(s) | Pyramide |
Auteur(s) | Chorier, Nicolas |
Avocat et historien du Dauphiné (1612-1692) | |
Support | Imprimé |
Date | 1658 |
Inscription | |
Références | Chorier 1658, p. 348-350 |
Bibliographie | DLF XVIIe siècle, p. 281 ; Pelletier 1974, p. 6-15 ; Pelletier 1982, p. 221-222 ; Lemerle 2003, p. 10-14 ; Lemerle 2005, p. 96 |
Remarques | L’arc quadrifrons qui sert de base à l’obélisque s’élevait sur la spina du cirque |
Transcription
« La pyramide, qui paroit au milieu de la plaine, est neantmoins un Monument avec lequel celuy là [un massif de pierres cimentées] merite a peine d’estre comparé. Elle est composée de quartiers de pierre d’une grosseur digne d’estonnement, & pousse fort haut sa pointe carrée, que soustiennent quatre piliers, entre lesquels sont autant de portes d’entrées. Les Provinces voisines ont peu de Monumens qui ne luy cedent. […] S’il manque neantmoins quelques pierres à sa cime, de manière qu’elle ne finit plus en une pointe aiguë, comme elle faisoit, c’est un outrage qu’elle n’a [349] receu que depuis environ cinquante ans. Un Milanois qui habitoit dans Vienne en ce temps là, ayant acheté la terre où est cette Pyramide, fut porté par son avarice, & par sa brutalité, au conseil de la détruire. Il commença ce sacrilege, mais le sçavant Pierre de Boissac luy opposa son authorité, & estant alors le Chef de la Justice dans Vienne, il fit pour sa gloire, et pour celle de sa Patrie, cét acte de Justice, qui nous a conservé un si noble Ouvrage. C’est une opinion aussi publique, que mal appuyée, qu’elle est le mausolée de Venerius, que l’on feint avoir esté l’autheur & le Fondateur de cette Ville. On s’est imaginé, que comme les Urnes qui contenoient les cendres d’Adrien, & de Marc Aurele, figurent mises à la cime des Obelisques dressez dans Rome, à leur mémoire ; celles de Venerius le furent aussi par les premiers Viennois, à la pointe de cette Pyramide dans une Urne d’or. […] [350] Javoüe neantmoins que cette Pyramide n’a esté faite que pour honorer la mémoire de quelque illustre mort, & quoy que nous n’ayons point de preuves assez fortes pour nous apprendre avecque certitude à la gloire de qui elle a esté erigée, nous avons assez de conjoncture pour nous figurer que ç’a esté à l’honneur d’Auguste. » |