GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Vienne (Isère, 38)
Sujet(s) Pont de Trajan
 
Auteur(s) Chorier, Nicolas
  Avocat et historien du Dauphiné (1612-1692)
Support Imprimé
Date 1658
Inscription
Références Chorier 1658, p. 105-108
Bibliographie

DLF XVIIe siècle, p. 281 ; Leblanc 1880, p. 89-97 ; Pelletier 1982, p. 124-125 ; Lemerle 2003, p. 10-14 ; Lemerle 2005, p. 96-97

Remarques

Chorier (p. 115-118) décrit les diverses réparations dont le pont fit l’objet. Le seul des trois ponts romains qui subsistait fut emporté lors d’une crue du Rhône en 1651

Transcription 

« Symphorien Champier donne au Pont qui joint Vienne à Saincte-Colombe, la gloire d’estre le plus ancien des Gaules. Tiberius Gracchus, qu’Adon nomme Gracchus Tiberius, Sempronius s’estant arresté dans Vienne quelque temps, comme il alloit en Espagne, le fit premierement construire l’An du Monde MMMM D LXXXVIII. environ CLXXV. avant la naissance de Jesus-Christ. Mais, Adon qui fait ce recit ne s’explique point si c’est ou de pierre ou de bois. [...] [106] Si est-ce que celuy cy est fort ancien, & a tousjours passé pour un des plus beaux de l’Europe. Il n’est composé que de cinq Arcs, qui par consequent ont une largeur & une hauteur extraordinaire. Le Rhosne n’est pas si large en cét endroit, comme il est ailleurs, mais aussi il y est plus profond & plus rapide. Avant qu ses frequentes cheutes l’eussent reduit au mal-heureux estat, où il est [...]. Sa premeire cheute arriva l’onziesme du mois de Fevrier de l’AN MCCCCVII. Nos Registres disent que sa durée jusques alors avoit esté de MDLXXXII. ans, & que [107] la construction de Vienne n’avoit precedé la sienne que de DXCIV. Ans. Le Rhosne s’estant debordé outre mesure par des pluyes continuelles, ce Pont ne pût resister à la violence de ses eaux. Mais sa cheute commença par celle de l’arc qui soustenoit cette Croix de laquelle nous avons parlé [au milieu du troisième arc] ; Elle fut suivie de celle des deux autres qui luy estoient contigus du costé du Royaume, c’est-à-dire de sainte-Colombe […]. Cét accident vrayment funeste à cette ville arriva entre les dix & onze heures du matin, y ayant eû quelque intervalle entre la cheute de l’arc qui tomba le premier, & de celle des autres qui le suivirent. […] [108] Si est-ce qu’environ cent ans auparavant il avoit encor souffert quelque notable ruine, de laquelle les particularitez nous sont aujourd’huy inconnuës. »