GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Grenoble (Isère, 38)
Sujet(s) Porte Traine
 
Auteur(s) Belleforest, François de
  Écrivain professionnel, historiographe du roi (1530-1583)
Support Imprimé
Date 1575
Inscription
Références Belleforest 1575, I, 2, p. 320, 322
Bibliographie

DLF XVIe siècle, p. 125-127 ; Simonin 1987, p. 433-451 ; Chatel 1990, p. 17-24 ; Michel 1999, p. 54 n° 16, 110-115 ; Lemerle 2005, p. 68-69, 84

Remarques

Le mémoire sur l’antiquité de Grenoble avait été fourni par Laurent Rabot et Pierre Gilbert, conseillers au Parlement de la ville. Les deux portes de l’enceinte construites par Dioclétien et Maximien portaient une inscription identique, à l’exception de leur nom indiqué à la fin qui renvoie à un élément de la titulature de chacun des deux empereurs : Jupiter (« Jovia ») pour Dioclétien, Hercule (« Herculea ») pour Maximien. La porte Traine portait l’inscription suivante : DN IMP CAES CAIVS AVREL VALERIVS DIOCLETIANVS P F INVICTVS AVGVSTVS ET IMP CAESAR MARCVS AVREL VALERIVS MAXIMIANVS PIVS FELIX INVICTVS AVG MVRIS CVLARONENSIBVS CVM INTERIORIBVS AEDIFICIIS PROVIDENTIA SVA INSTITVTIS ADQVE PERFECTIS PORTAM ROMANAM IOVIAM VOCARI IVSSERVNT (CIL, XII, n° 2229) = « Nos maîtres l’Empereur César Gaius Aurelius Valerius Diocletianus, pieux, heureux, invincible, Auguste et l’Empereur César Marcus Aurelius Maximianus, pieux, heureux, invincible, Auguste, après qu’ont été construits grâce à leur prévoyance et achevés les murs de Cularo avec leurs bâtiments intérieurs ont ordonné que la Porte Romaine soit appelée Jovienne ». Le nom « Jovia » renvoie à un élément de la titulature de Dioclétien (Jupiter). La porte fut détruite en 1591

Transcription 

« Avant Gratian elle [la cité] avoit esté fortifiee par Maximian envoyé par Diocletian en Gaule pour y apaiser les tumultes, & lequel la feit comme un fort, & citadelle pour la defence des Romains : y faisant deux portes de belle piere carree, & subtilement elaboree, & de matiere si bonne, qu’encor a present il ne paroit en sorte aucune que la vieillesse y aye fait diminution aucune de leur premiere beauté : l’une de ces portes portoit le nom de Romaine Iouie, à cause qu’elle tendoit au chemin pour s’avoyer à Rome : & l’autre se nommoit Viennoise Herculienne, par laquelle passoyent les soldats pillans en la Provence, dediant la Jovienne, à [322] Diocletian, qui s’egalloit à Jupiter en ses gestes, & celle qui estoit dicte Herculee, estoit dediee à Maximian surnommé Hercule, & se flatant d’une felicité pareille à celuy de qui il s’attribuoit le nom. De cecy on voit encor certaines inscriptions gravees en des pierres qui donnent tesmoignage de ces auteurs, & lesquels memoires & attestations sont à Grenoble, & non pas à Vienne, ainsi que Pomponius Lete le songe : à la porte donc qui regarde le Midy, & est dicte Romaine, on voit cette inscription :
DD. NN. IMPP. CÆS. GAIVS Aurel. Valerius Diocletianus PP. invictus, Augustus, et Imp. Cæsar M. Aurel. Valerius Maximianus, pius, Felix, invictus Aug. muris Cularonensibus, cum interioribus Ædificiis, Providentia sua institutis atque perfectis, Portam Romanam Joviam vocari jusserunt. »