GALLIA ROMANA

Corpus des textes et représentations
des antiquités gallo-romaines (XVe siècle - XVIIe siècle)

Notice

Ville Saintes (Charente-Maritime, 17)
Sujet(s) Arc de triomphe
 
Auteur(s) Alain, Nicolas
  Médecin (15..?-c1570)
Support Imprimé
Date 1598
Inscription
Références Alain 1598, p. 21= Audiat 1889, p. 44, 46
Bibliographie

Audiat 1889 ; Maurin 1978, p. 71-81 ; Lemerle 2005, p. 101-102 ; Maurin 2007, p. 304-308

Remarques
Transcription 

« In eo fluvio ad urbis SANTONÆ ingressum pons est lapideus, opus certe stupendum, non minus antiquitate quàm structura inusitata. Is à nonnullis rerum Gallicarum scriptoribus sermone gallico, voce multum luxata, detortáve, MONTRIBLVS, pro ponte terribili vocatur, in quo nominis antiqui velut umbra tantùm restat. Ad pontis extrema turris propugnaculi vice extructa est, quæ suburbium spectat. A Caio Jul. Cæsare verisimile est in altum evectam fuisse, memorabili supráque fidem fabrica. Nam lapides insolitæ magnitudinis ferro, cæmentóque tam affabrè commissi sunt, u t hoc opus censeatur inimitabile : pontem quoque illum, aut potius arcum triumphalem in Augusti Cæsaris honorem fuisse constructum fidem facit in saxis illius inscriptio, literis Romanis, in fragmentis saltem non mutilis, lectu non difficilis : hanc inserere hîc libuit in gratiam antiquitatis :
CÆSARI. NEP. DIVI IVLII PONTIFICI AUGVRI.
quod reliquum est characterum vix coniugi aut legi potest, propterea quod in lapidibus suo quodam senio marcescentibus nonnihil sit decisum. »
= « Sur ce fleuve, à l’entrée de la ville de SAINTES, est un pont de pierre, monument admirable non moins par son ancienneté que par son architecture extraordinaire. Quelques écrivains lui ont, en estropiant et détournant de son sens un mot français, donné le nom de MONTRIBLE, au lieu de pont terrible, et qui n’a plus pour ainsi dire du nom ancien que l’ombre. A l’extrémité du pont a été bâtie, comme défense, une tour qui regarde le faubourg ; elle a probablement été élevée par Caius Julius César ; et la construction en est remarquable et presque incroyable. En effet, les pierres d’une grandeur extraordinaire sont si bien unies par le fer et le ciment que ce monument est regardé comme inimitable. Ce pont aussi, ou plutôt cet arc de triomphe, a été bâti en l’honneur de César Auguste, si l’on en croit l’inscription gravée dans la pierre en caractères romains. Quoiqu’incomplète, elle est utile à connaître et facile à lire ; j’ai jugé à propos de l’insérer ici par respect pour l’antiquité :
À CÉSAR, PETIT-FILS… DU DIVIN JULES,
PONTIFE, AUGURE
.
Le reste des caractères peut à peine être réuni ou lu, parce qu’il y a plusieurs lacunes dans les pierres effritées de vétusté. » (trad. Audiat 1889, p. 45, 47)] »