GALLIA ROMANA

Database of texts and images
Of Gallo-Roman antiquities (15th-17th centuries)

Notice

Ville Metz (Moselle, 57)
Subject(s) Architectural fragments
 
Author(s) Fabert, Abraham
  Military man, marshal of France (1599-1662)
Resource type Printed book
Date 1610
Inscription
References Fabert 1610, ff. a3v°-4
Bibliography Lemerle 2005, pp. 124-125 ; Flotté 2005
Remarks
Transcription 

« Et si nous nous rapportons à ce que les vestiges anciens nous en remarquent, nous croirons qu’elle avoit plus d’une lieue de longueur, & peu moins de largeur. Vous avez veu, MONSEIGNEUR, ce que le temps a espargné des anciens Edifices, notamment dans l’enceint de la maison Episcopale, ou se voyent des murs antiques qui sont encores debout, beaucoup plus exaltez que les logis faits de neuf, vous avez admiré en ce qui en est demeuré entier, les liaisons de briques, dont la grandeur ny la cuitte ne sont plus imités, l’ordre des carreaux qui en revestent la face tous de mesme eschantillon, la bonté des materiaux qui ne peut estre vaincue par les ans, & tout ce que l’œil y peut recognoistre de la premiere architecture, laquelle n’est pas moins remarquables en plusieurs autres endroictz de la Ville ou se voient encores semblables reliques, comme ez Abbayes de saincte Glossinde, saincte Marie, à la Trinité, en la maison ou se tient le siege Presidial, & ailleurs, toutes les parties desquelles ne peuvent qu’elle ne soient l’œuvre d’un Peuple bien puissant. [...] [a4] Quelques memoires & traicts de plume trouvez en l’estude d’un de noz Concitoyens, nous represente l’estendue comprise entre deux rivieres de Mozelle & de Seille, depuis le pont aux Arenes (que le vulgaire appelle le pont aux Arestes) iusques au village de Marly, & de là tirant vers le Pont de Moulin toute herissée de grands & superbes Edifices, de Temple, de Palais, & autres, entre lesquels est celuy des Arenes, ou de l’Amphitheatre, un petit au dessus des bains. De ce qui en est monstré, il n’y a petit rapport au portraict de celuy de la Ville de Nismes, que nous avons veu au livre du recueil des Antiquitez d’icelle. Les ruines de ces grandes masses ont donné dequoy fonder la pluspart des murailles de la Ville, vous le [a4v°] sçavez, MONSEIGNEUR, qui en quelques endroicts avez veu à descouvert ce lourd entassement d’une incroyable quantité de carreaux de pierre, dont la grosseur enorme s’entretient de son propre poids, sans liaison d’aucun cimént, qui feroit les iuger Rochers naturels, plustost que fondemens posez de la main de l’homme, l’œil s’y tromperoit s’il n’y remarquoit les reliefs de personnages, & l’espargne des ornemens ordinaires en l’architecture, Frises, Cornices, Architraves, & Pilastres, notamment les inscriptions qui plus qu’autres pieces font cognoistre l’usage auquel elles ont servy. Ce sont toutes marques de la puissance des anciens Messins, nos Maieurs, & de la grandeur & magnificence de la Ville qu’ils habitoient ».