Transcription
« à l’arc triomphal se voyent des femmmes prisonnieres, qui sont liées et enchainées, [97] lesquelles, à mon jugemant, se doivent entendre des Cimbres, pour la grande resistance qu’elles firent contre les romains.
Encores j’ay avisé qu’il y a là une femme qui faict quelques signes comme se voit à l’antique d’orange, qui pouvroit estre Martia, la devineresse, que Marius avoit amené avec luy, qui lui predit cette victoire.
[…] Or l’arc triomphal est tout enrichy de pleusieurs beaux [98] fueillages par le dessous et devant et derriere, rempli de toute sorte de fruicst si bien travailles qu’ils ressamblent parfaitement au naturel ; et s’y voient encore gravées tout autour les enseignes de la religion des anciens Romains, comme le libre, le simpùle, les disques, vases et couteaux dediés pour les sacrifices, ensemble touts les instruments de guerre dont ils usoient en ce temps là ; et es quatre coins de cet arc triomphal se voient des trophées, où sont liés et enchainés les prisonniers, parmi lesquels il y a des femmes (du coté du levant) qui ont les mains liées, et avancent le pied gauche devant que le droit : en quoy l’on peut connoitre la differance d’elles et des hommes à leurs demarches, l’une desquelles est vetüe et l’autre nüe, quasi toutes dechevelées. Et faut presuposer que ces beaux et excellants edifices ont esté quelque peu ruinés par les goths et par autres, ainsi qu’on peut voir aux quatre coins de l’arc triomphal, où y manquent plusieurs pierres et encores autour du mausolée se connoit que l’on a arraché quelques grosses pierres des cantons ; aussi le plus haut du pinacle se voit decouvert par-dessus, et les tetes des dites statues ont été expréssemant abatües par iceux en haine des Romains. »
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