LES LIVRES D’ARCHITECTURE

Notice détaillée

Auteur(s) Dan, Pierre
Titre Le tresor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau...
Adresse Paris, S. Cramoisy, 1642.
Localisation Paris, Ensba, Les 1577
Mots matière Fontainebleau

English

     L’auteur du Trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau (1642) est Pierre Dan, le supérieur du couvent des Trinitaires que saint Louis avait fondé en 1259 en son château de Fontainebleau. Ces Trinitaires ou Mathurins, comme on les appelait en France, desservaient la chapelle castrale de la Sainte-Trinité. L’auteur s’exprime en historien et en témoin, mais il ne semble pas qu’on puisse lui reconnaître la qualité d’historiographe. En effet, s’il avait reçu de l’autorité royale mission d’établir l’histoire du château, sans doute le saurait-on par la dédicace qu’il adresse à François Sublet de Noyers, l’influent surintendant des Bâtiments.
L’ouvrage est remarquable à plus d’un titre. D’abord par son organisation longuement détaillée par une table des matières d’une grande clarté. Surtout par la méthode historique, fondée sur la citation et la critique des textes provenant des archives royales : ils sont même parfois transcrits ou traduits par l’auteur, lorsque celui-ci soupçonne que le fait qu’il rapporte peut être contesté. En effet, le père Dan affirme après saint Augustin « qu’il vaut mieux ne rien déterminer des choses cachées que d’affirmer des choses incertaines ou douteuses » (p. 11). On ne peut lui reprocher qu’un certain chauvinisme, d’ailleurs fort répandu dans les publications des trésors des merveilles du Royaume : il présente le château comme « le chef d’œuvre le plus parfait qui soit en Europe, qui pour cela remporte sans contredit l’honneur d’estre le plus accomply de toutes les belles maisons qui se voyent au reste du monde » (p. 18). Ces merveilles n’en sont pas moins attribuées aux Italiens. Le Rosso, le Primatice et Serlio sont seuls cités, avec les peintres italiens des collections de tableaux de François Ier. Dan ignore les noms des entrepreneurs et des artisans qui ont exécuté les devis des Italiens (ils n’ont été exhumés des archives qu’au XIXe siècle), et même celui des maîtres français comme De l’Orme. Faut-il pour autant négliger l’attribution qu’il fait de la cour du Cheval Blanc à Serlio, confirmée par les découvertes les plus récentes ? Les chapitres consacrés aux événements dont le château a été le cadre sont sans doute moins utiles que les descriptions critiques que l’auteur fait des bâtiments en distinguant, autant qu’il le peut, les parties « anciennes » des parties « modernes et nouvelles », « la plupart entremeslez » (p. 27).

Jean-Marie Pérouse de Montclos (Cnrs) – 2009

 

Bibliographie critique

J.-M. Pérouse de Montclos, Fontainebleau, Paris, Scala, 1998.

F. Boudon, J. Blécon & C. Grodecki, Le château de Fontainebleau de François Ier à Henri IV : les bâtiments et leurs fonctions, Paris, Picard, 1998.


 

 

Notice

Le tresor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau, contenant la description de son antiquité, de sa fondation, de ses bastimens, de ses rares peintures, tableaux, emblemes & devises : de ses jardins, de ses fontaines et autres singularitez qui s’y voient. Ensemble les traictez de paix, les assemblées, les conferences, les entrées royales, les naissances et ceremonies de baptesme de quelques Enfans de France ; les mariages, les tournoys et autres magnificences, qui s’y sont faictes jusques à present (Le) / Par le R. P. F. Pierre Dan,... – Paris : chez Sebastien Cramoisy, 1642.
Page de titre, dédicace au surintendant des bâtiments de Noyers, adresse au lecteur, table des chapitres et 354 p. dont 9 planches gravées, privilège : signatures a4 e4 i4 o4 u4 aa2 A-Z4 AA-VV4 XX6 ; FF4 imprimé par erreur FF2 ; lettrines végétales ou historiées, culs de lampe et bandeaux ; 36 x 25 cm. Planches signées « T. de Francini inv. » (1571-1651), gravées par Abraham Bosse et Michel Lasne (1590-1667).
Berlin Katalog 2460.
Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, Les 1577.
*Notes :
- Index manuscrit du XVIIe siècle (1 page), relié en fin de volume.
- Reliure de maroquin rouge à la Duseuil du XIXe siècle, tranches dorées.
- Cachets Museum britannicum et « Duplicate for sale 1831 ». Cote manuscrite sur la page de titre « H 816 » rayée « H 973 ».
- Legs de l’architecte Joseph Le Soufaché à l’École des Beaux-Arts, 1890.