LES LIVRES D’ARCHITECTURE

Notice détaillée

Auteur(s) Collot, Pierre
Titre Pieces d’architecture...
Adresse Paris, M. van Lochom, 1633
Localisation Paris, Binha, 4 Res 259
Mots matière Cheminées, Portes

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     On ne sait pratiquement rien de Pierre Collot, sinon qu’il est cité comme maître sculpteur en 1635, et qu’il a exécuté en collaboration avec Charles Grouard le décor sculpté de la chapelle Bullion aux Cordeliers. Sa principale contribution à l’histoire de l’art se résume à ces Pièces d’architecture, qui paraissent en 1633, la même année que le Livre d’architecture de Jean Barbet. L’ouvrage semble une entreprise concurrente d’un autre marchand d’estampes, Michel van Lochom, avec l’aide d’un autre graveur, Antoine Lemercier. Collot avait produit en 1630 pour le même Van Lochom une série de gravures plus petites simplement désignées par les noms « P. Collo inventor, Anthoine Le Mercier incidit ».
Comme souvent dans ces recueils d’estampes, le nombre des planches des exemplaires est très variable (la page de titre est gravée et signée par Antoine Lemercier). Celui du RIBA n’en compte que dix ; ceux de Yale et de l’Avery Library onze, et celui de la bibliothèque royale de Bruxelles douze. Le présent exemplaire propose huit cheminées (y compris celle qui sert pour le titre) et quatre portes. Les tabernacles promis par le titre de Collot manquent à l’appel.
La similitude des propos et la ressemblance des images entre les recueils de Barbet et de Collot n’en est pas moins frappante. Les deux auteurs limitent leur conception de l’« architecture » à une collection de variations brillantes sur les mêmes thèmes, exercices de style destinés à des amateurs de pittoresque plutôt que véritables manuels conçus pour les artisans.
On a toutefois proposé de voir dans les Pièces d’architecture une source d’inspiration pour les décors de la Vieille Bourse de Lille, bâtie par Julien Destrez à partir de 1652. En particulier, plusieurs des statues adossées aux pilastres des étages adoptent la même posture que la figure de gauche de la troisième cheminée dans l’exemplaire, et l’on retrouve les chutes de fleurs et de fruits dans la partie basse du supports. L’hypothèse est séduisante, même si la disposition des bras (celle de la Venus Pudica) tout comme le motif ornemental des végétaux sont suffisamment répandus pour avoir été connus à Lille par d’autres biais.

Yves Pauwels (Cesr, Tours) – 2008

Bibliographie critique

J. P. Babelon, Demeures parisiennes sous Henri IV et Louis XIII, Paris, Hazan, 1991, p. 249.

M. Charageat, « Notes sur cinq marchés passés par M. de Bullion... avec Jacques Sarrazin, Simon Vouet, Pierre Collot... et du rôle qu’y joue Le Mercier », Bulletin de la Société d’Histoire de l’Art Français, 1927 (1928), p. 179-207.

C. Lesage, « La Vieille Bourse de Lille, nouveaux regards, nouvelles recherches », Bulletin de la Commission historique du Nord, 39, 1996-1997 [1999], p. 97-126.

Y. Pauwels, « Francine, Collot, Barbet : recueils de modèles ou exercices de style ? », J.-P. Garric, É. d’Orgeix & E. Thibault (éd.), Le livre et l’architecte, Wavre, Mardaga, 2011, p. 167-171.

 

Notice

Pieces d’architecture ou sont comprises plusieurs sortes de cheminées, portes, tabernacles et autres parties avec tous leurs ornaments & appartenances nouvellement inventées par Pierre Collot architecte. A Paris : Chez Mich. van Lochom, rue S. Jacques, à la rose blanche couronnée, 1633.
[12] planches gravées sur cuivre (dont page de titre à encadrement architecturé) ; in-folio (375 x 270 mm).
Titre gravé et signé « Anthoine Le Mercier fecit ».
Dimensions des planches (moyenne) : 260 x 170 mm.
Guilmard, p. 50-51 ; Berlin Kat. 3853 (1); RIBA 677.
Paris, Bibliothèque de l’INHA, Collections Jacques Doucet, 4 Res 259.
*Notes :
- Demi-reliure en veau, dos à 5 nerfs ornés de filets dorés, pièce de titre de maroquin vert
- « Architecture de Callot [sic] » (XIXe siècle).
- Toutes les planches (page de titre incluse) ont été recoupées et montées en fenêtre.
- Ex-libris « A. Bérard » suivi vraisemblablement d’un numéro de cote (étiquette collée sur le contreplat). D’après le numéro d’inventaire, cet exemplaire serait entré à la Bibliothèque d’Art et Archéologie en juin 1966 après son achat au libraire parisien De Nobele.